Politique 5 novembre 2019

Plaidoyer pour une régionalisation des programmes

RIMOUSKI — Réunis en assemblée générale annuelle (AGA) le 22 octobre, les délégués de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent ont réclamé que les programmes de gestion des risques soient adaptés à la réalité des régions.

Plusieurs participants ont dénoncé les lacunes de ces programmes, principalement celles de l’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), qui n’intervient pas au bon moment ni à hauteur suffisante, ont-ils fait valoir. « L’assurance sans revenus agricoles, a ironisé Firmin Paquet, ça ne marche pas », a résumé le producteur de grandes cultures. Les délégués ont proposé l’idée d’un modèle de coûts de production qui tiendrait compte des réalités des régions périphériques, que ce soit le prix des intrants et du transport, les rendements moindres ou la nordicité. Des producteurs ont même lancé un appel à la mobilisation pour faire avancer ce dossier. « On peut sortir nos dents. Il faut nous donner le mandat et on va le faire », a affirmé le président de la Fédération, Gilbert Marquis. Le président de l’UPA, Marcel Groleau, a fait savoir que le soutien de l’agriculture en région sera « la priorité de l’automne ».

Sécheresse

En 2017 et en 2018, le Bas-Saint-Laurent a été aux prises avec des sécheresses successives. La Fédération n’a ménagé aucun effort pour que les producteurs soient dédommagés adéquatement. Des améliorations au programme d’assurance récolte collective foin ont d’ailleurs été apportées, mais du travail reste à faire, a noté M. Marquis.

Dans la même veine, des délégués ont lancé un appel à une intervention rapide de La Financière agricole du Québec (FADQ) puisque, cette année encore, certains secteurs ont été touchés par le manque d’eau. « Ce ne sera peut-être pas tôt, mais il va y avoir des compensations, a indiqué Alain Proulx, du bureau régional de la FADQ, présent à l’AGA. En 2018, en travaillant ensemble, on est arrivés à des résultats. En 2019, on va travailler fort aussi. »

La santé psychologique

Peu avant d’adopter le Plan de financement de la Confédération, des délégués bas-laurentiens ont réclamé que leur organisation provinciale réserve une partie des sommes perçues chez ses membres pour financer un fonds dédié à la santé psychologique. Marcel Groleau a indiqué qu’un consensus n’avait pas été possible auprès de tous les affiliés malgré de « longues discussions ». L’Union ajoutera toutefois 50 000 $ supplémentaires par année pour soutenir les initiatives de ses fédérations affiliées. L’assemblée a d’ailleurs demandé à l’Union des producteurs agricoles (UPA) de développer des mesures de financement nécessaires à l’implantation du service de santé psychologique dans toutes les régions du Québec. Selon Gilbert Marquis, le ministre de l’Agriculture a promis une annonce plus tard cette année.

Autres résolutions en bref
La centaine de délégués du Bas-Saint-Laurent ont adopté 13 résolutions. En voici quelques-unes :

  • Permettre l’épandage de déjections animales après le 1er octobre;
  • Réduire les délais de réponse aux demandes d’autorisation présentées au ministère de l’Environnement;
  • Maintenir le seul abattoir multiespèce sous inspection fédérale de l’Est-du-Québec (Abattoir de Luceville);
  • Créer un fonds de soutien pour la remise en culture des terres dévalorisées.