Actualités 25 septembre 2019

Quatre techniques cruciales

L’amélioration des techniques culturales des raisins a permis aux producteurs viticoles québécois de doubler leurs rendements, en moyenne, depuis cinq ans. Voici quatre exemples éloquents.

1- Se protéger du gel. Au printemps et à l’automne, un vigneron peut perdre une grande partie de sa production en une seule nuit lorsque le mercure descend sous le point de congélation. S’équiper d’une tour à vent ou faire venir un hélicoptère qui rabattra l’air chaud au sol se révèle des solutions maintenant largement utilisées, et qui font toute la différence. Le développement de certaines techniques culturales permet également de protéger les vignes contre le gel hivernal, sans oublier les nouvelles connaissances qui aident à cibler les sites naturellement moins propices aux gels mortels.

2- Améliorer la taille et l’effeuillage. Les producteurs ont compris que la vigne, une plante grimpante, a besoin d’être taillée stratégiquement et avec précision afin d’atteindre une quantité et une qualité optimale de raisins. « Il faut aussi s’adapter à chaque cépage. Pour un blanc chardonnay, avec une taille longue, ce sera ridicule au niveau des rendements », donne en exemple le vigneron Charles-Henri de Coussergues. Enlever les feuilles devant les fruits pour accroître le mûrissement de ces derniers est également essentiel. « Au Québec, la vigne a deux mois de moins que dans d’autres pays pour développer ses fruits. Alors, elle fait tout rapidement. Le vigneron doit suivre le rythme », assure l’œnologue Jérémie d’Hauteville.

3- Se préoccuper des sols.
« Ava
nt je trouvais que les vignerons ne se préoccupaient pas assez de leurs sols. Après tout, c’est leur terroir et c’est de là que tout part. Mais aujourd’hui, il y a vraiment un intérêt pour l’amélioration des sols avec l’ajout de cultures de couverture qui les protègent contre la déstructuration, qui contribue à maintenir une bonne fertilisation, etc. », explique Évelyne Barriault, conseillère en viticulture au ministère de l’Agriculture du Québec. Le producteur viticole Nicolas Gagné explique que ses rendements élevés passent évidemment par un bon drainage, une exigence particulière des vignes, mais aussi par un sol vivant où l’on privilégie les engrais verts. Pour aérer la terre, il effectue un binage mécanique modéré, mais seulement sur le rang.

4- S’entourer de professionnels. « Ça ne prend pas grand-chose avec les vignes pour que ça aille mal. Le résultat n’est malheureusement pas quelque chose qui va au mérite. Même avec tout le travail, c’est toujours le point le plus faible de ta technique qui donnera ton résultat final. Il faut donc réfléchir comme la vigne et savoir demander à d’autres de venir nous conseiller », affirme Daniel Hamel, copropriétaire depuis 20 ans du Vignoble Les Murmures. Des agronomes, des conseillers techniques et des œnologues épaulent les vignerons québécois. Faire appel à leur expertise augmente à coup sûr les performances et la rentabilité de la production, assurent plusieurs vignerons contactés.

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