Actualités 29 juin 2019

Les effets des changements climatiques

Les changements climatiques sont maintenant considérés comme une réalité et de nombreuses répercussions sont anticipées pour l’agriculture au Québec. En effet, il est possible de s’attendre à une augmentation de la longueur de saison de croissance et du cumul des degrés-jours base 5 °C, en plus d’une modification dans la répartition des précipitations.

Dans ce contexte, il est judicieux d’explorer des solutions de rechange à la fléole des prés, aussi nommée mil, lorsqu’elle est mélangée avec une légumineuse comme la luzerne, puisque cette espèce tolère moins bien les sécheresses. L’équipe de recherche de l’Université Laval a donc utilisé des projections de concentration en CO2, de température et de précipitations pour les horizons 2020-2049 et 2050-2079 afin de modéliser les rendements et valeurs nutritives de quatre graminées en association avec la luzerne, soit la fléole des prés, la fétuque élevée, la fétuque des prés et le brome des prés. Ces modèles ont été développés pour des fermes typiques situées dans des régions au climat frais comme le Bas-Saint-Laurent et celles dont le climat est plus chaud comme en Montérégie.

Quelles espèces se démarquent?

Bien que toutes ces associations bénéficient des changements climatiques en permettant une coupe supplémentaire, on peut s’attendre à ce que ce soit le mélange avec la fétuque élevée qui en profitera le plus. Pour cette espèce, les hausses de rendement pourraient s’accroître dans les régions plus fraîches en moyenne jusqu’à 41 % de 2020 à 2049 et de 59 % de 2050 à 2079. Dans les endroits aux températures plus chaudes, l’augmentation pourrait être de l’ordre de 31 % et de 34 % respectivement pour ces mêmes années.

Différence nord-sud

Dans les régions plus fraîches, la fléole des prés performe moins bien alors que les mélanges avec les deux autres espèces ont des rendements intermédiaires. Là où les températures sont plus chaudes, les trois autres mélanges montrent des résultats similaires. Par contre, il est important de mentionner que l’on peut s’attendre à ce que les rendements soient moins constants d’année en année. Les résultats ont aussi permis de noter que les protéines brutes augmenteront et que les fibres au détergent neutre (NDF) diminueront en raison d’une hausse de la proportion de luzerne dans le mélange. La suite du projet donnera la possibilité de déterminer l’impact économique que pourrait avoir la modification de la graminée en association avec la luzerne dans les fermes laitières québécoises dans le contexte des changements climatiques futurs.

Camille Payant, B. Sc. A., étudiante à la maîtrise en sciences animales à l’Université Laval