Vie rurale 2 juin 2019

Les travaux de remblayage de trois producteurs sous la loupe

Trois producteurs des Basses-Laurentides ont fait l’objet d’injonctions au cours des derniers jours en raison d’une utilisation illégale de remblai.

La plus récente infraction remonte au 26 avril dernier, à la ferme laitière d’Ancoeur, sur le chemin Lalande, à Mirabel. Jean Bouchard, maire de cette municipalité, a été témoin de la scène : « En l’espace de cinq minutes, environ vingt camions sont passés en file indienne devant moi. » Suspectant que ceux-ci participaient à des travaux de remblayage non autorisés, il a fait dépêcher sur place des inspecteurs municipaux. Ces derniers ont alors découvert au sol des briques et des morceaux de styromousse parmi d’autres débris de construction.

Après avoir obtenu une injonction de la Cour pour que cessent les travaux, la Ville s’est finalement entendue avec le propriétaire Éric Dumontier. Ce dernier s’est engagé à obtenir les permis nécessaires aux travaux de remblayage, puis à démontrer qu’ils sont faits dans le respect de l’environnement.

La municipalité a aussi obtenu de la Cour que cessent des travaux sur la terre de Serge Mainville, un autre producteur de Mirabel, pour une durée de 10 jours, jusqu’à ce que le tribunal se penche de nouveau sur le dossier. Des inspecteurs municipaux affirment que le producteur aurait remblayé un chemin avec des matériaux non conformes en plus d’avoir déposé du remblai sur une bande riveraine afin de détourner un cours d’eau. « C’est un dossier qu’on suit de très près », souligne le maire Bouchard.

Troisième cas à Saint-Joseph-du-Lac

Jean-Charles Legault, un producteur de Saint-Joseph-du-Lac, est pour sa part suspecté par sa municipalité d’utiliser des matériaux de remblai non conformes depuis au moins 2016 sur sa terre.

Selon le quotidien La Presse, la municipalité souhaite forcer l’agriculteur à enlever des tas de matières résiduelles ainsi qu’un chemin en asphalte recyclé qui auraient été déposés là pendant qu’une injonction interdisait tous travaux à cet endroit. Le producteur fait aussi l’objet d’une poursuite de la part du Directeur des poursuites criminelles et pénales. Sa cause n’a pas encore été entendue.