Environnement 3 mai 2019

Une modernisation pressante

L’automatisation de la production horticole et le financement de l’équipement technologique seront déterminants pour l’avenir de l’industrie québécoise.

Les besoins sont pressants, aux dires de la directrice générale de la Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec (FIHOQ), Luce Daigneault. « Nous accusons du retard en intelligence artificielle et en mécanisation de la robotisation, observe-t-elle. Il ne se fait pas assez de recherche. »

Elle relève qu’au Québec, les banques semblent plus réticentes à « financer la modernisation » des entreprises du secteur. Ce qui ne serait pas le cas en Ontario, où les projets sont plus rapidement acceptés par les financiers, affirme-t-elle.

Du côté des Serres FJC Lavoie, à Laval, Sophie Éthier et son conjoint Mario Lavoie ont décidé de passer à l’action.
« Nous investissons des sommes importantes dans l’automatisation de nos systèmes d’arrosage automatique, explique la biologiste de formation. Nous avons pris la décision de prendre ce virage technologique pour être plus efficaces. »

L’exemple de l’Ontario

Sophie Éthier insiste également sur l’importance de réduire les rejets d’engrais dans les cours d’eau. « C’est possible en filtrant et en recyclant l’eau avant de la rejeter, comme le font les producteurs de l’Ontario. »

Le professeur Guillaume Grégoire fait remarquer qu’il existe dans la province voisine une grappe de recherche sur la robotisation dans le secteur de l’horticulture ornementale. « Là-bas, des chercheurs se penchent sur de nouvelles technologies pour améliorer les méthodes d’empotage et l’emballage de plants pour la livraison, mentionne-t-il. On sent qu’il y a une volonté chez nos voisins ontariens d’accélérer la recherche. » 

En attente d’une chambre de coordination

Les Producteurs en serre du Québec (PSQ) fondent beaucoup d’espoir dans la mise en place d’une chambre de coordination et de développement pour assurer la promotion du secteur horticole ornemental.

« Le projet chemine bien et on a bon espoir qu’on pourra bientôt aller de l’avant, une fois notre demande acceptée par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec cet automne », souligne le président des PSQ, André Mousseau.

La Chambre de coordination regrouperait 3 500 membres issus de productions en serre, de pépinières, de la commercialisation et de services tels que jardineries, aménagement et entretien paysagers des terrains. Elle pourrait disposer d’un budget de 1 M$ provenant de cotisations annuelles de 325 $.

Yvon Laprade, collaboration spéciale.

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