Actualités 24 avril 2019

Front commun pour sauver le sol organique

Un groupe de 14 producteurs maraîchers du Québec passe à l’action pour éviter que leurs terres agricoles ne disparaissent. « C’est un véritable problème, affirme Denys Van Winden, un agriculteur de la Montérégie. Si l’on ne fait rien d’ici 50 ans, c’est plus de 75 % des terres de la Montérégie qu’on ne pourra plus cultiver pour les légumes. »

Pour éviter le pire, les producteurs investissent 7 M$ dans la création de la Chaire de recherche industrielle CRSNG en conservation et en restauration des sols organiques cultivés. À cette contribution s’ajoute celle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), pour un total de 11,2 M$ sur cinq ans.

Piloté par le chercheur Jean Caron, de l’Université Laval, le groupe de recherche tentera de développer des façons de freiner la dégradation des sols organiques cultivés au Québec et d’assurer ainsi la pérennité des productions maraîchères québécoises. « Chaque année, les sols organiques perdent environ 1 cm en raison du vent, et 1 autre centimètre en se décomposant », a expliqué le chercheur en entrevue à La Terre. Selon lui, les champs de la Montérégie pouvaient compter 1,7 à 2 mètres de sol organique à une certaine époque, mais n’en contiennent aujourd’hui que 1 mètre en moyenne. « Au rythme où vont les choses, tout va être disparu d’ici 50 ans, affirme le chercheur. On a encore du temps pour agir, mais c’est vraiment le temps de le faire. »

Des solutions

Les étudiants de M. Caron chercheront au cours des prochaines années à mieux comprendre les mécanismes qui contrôlent l’érosion éolienne, le drainage et le tassement des sols organiques directement dans les champs tout en quantifiant chaque processus.

Les résultats de ces travaux permettront de livrer des solutions personnalisées de drainage et de coupure du vent à chaque producteur participant à l’étude. Les chercheurs étudieront aussi différentes stratégies d’amendement de la terre, en épandant, par exemple, des résidus de saules ou de miscanthus.