Élevage 18 avril 2019

Les éleveurs de volailles insatisfaits de la première vente de quotas

SAINT-HYACINTHE — Les prix ont atteint des sommets lors de la première vente aux enchères de quotas de poulets le 12 avril dernier, ce qui a suscité la grogne des producteurs réunis en assemblée générale annuelle cinq jours plus tard.

Après neuf ans de suspension, les éleveurs de poulets attendaient avec impatience la reprise des transferts de contingents. À la suite de la première vente, ils ont été déçus. « C’est trop cher payé pour du quota de poulet », a fait valoir Gyslain Brodeur, de la ferme du même nom.

L’enchère a propulsé le prix à 1 850 $/m2 en Montérégie et à 1 500 $/m2 en Chaudière-Appalaches, pour une quantité totale de 13 468 m2 négociés, alors qu’en 2017, les Éleveurs de volailles du Québec (EVQ) avaient estimé le prix de vente plafond à 1 175 $/m2.

Réunis en huis clos pendant l’assemblée, les producteurs mécontents se sont succédé au micro, prolongeant ainsi la rencontre de plus d’une heure. Parmi eux, Gérard Aeschlimann. Sa fille Céline a rapporté ses propos à La Terre : « Si on a fermé [le système centralisé il y a neuf ans], c’est à cause du prix. On l’a rouvert et on a laissé aller le prix encore une fois. » Celle qui aimerait reprendre la ferme familiale d’ici quelques années a ajouté que cela représentait un investissement qui ne pourra pas être rentabilisé avant 40 ans.

Les producteurs ont formulé une demande claire à leurs représentants : ne pas tenir d’encans tant qu’un prix plafond n’aura pas été établi.

Prix plafond

Le prix plafond faisait partie des demandes de modifications réglementaires déposées à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.

Dans sa décision rendue le 6 novembre dernier, l’organisme a jugé qu’il était préférable de laisser jouer le marché, « au moins pour les premières ventes », en précisant que si la situation devenait problématique, les Éleveurs auraient des motifs de lui demander de fixer des mécanismes de correction. 

« C’est certain qu’on va tendre nos orientations vers un gel de prix de quotas ou [du moins, entreprendre] une réflexion sur leur valeur, mais il va falloir le faire rapidement parce que les producteurs nous ont rappelés à l’ordre, a affirmé le président des EVQ, Pierre-Luc Leblanc. Je pense que la Régie comprend […] qu’il faut retourner à la table à dessin. »