Phytoprotection 25 avril 2019

Pluie de nouveaux produits en phytoprotection

Des agriculteurs plus conscientisés, des consommateurs plus critiques et le resserrement de la réglementation concernant l’utilisation des pesticides dans les cultures au champ ont accéléré la recherche et provoqué la venue de nouveaux produits sur le marché de la phytoprotection. Voici un tour d’horizon des nouveautés offertes en 2019.

Variante sans atrazine chez Bayer

Bayer rend disponible cette année une variante sans atrazine de son Converge XT, le Converge Flexx. Rappelons que depuis 2018, l’utilisation de l’atrazine dans la culture au champ requiert une justification agronomique. Le Converge Flexx supprime une multitude de mauvaises herbes, mais demeure sans effet sur la vergerette du Canada, le panic d’automne, la grande herbe à poux, la renouée persicaire, le millet commun, la renouée liseron et la sétaire glauque.

L’entreprise allemande lance aussi cette année son nouvel herbicide céréalier Infinity FX pour le contrôle des mauvaises herbes à feuilles larges telles que la vergerette du Canada, le sarrasin, le gaillet gratteron, le kochia et le lin volontaire. Une autre nouveauté, l’herbicide Varro, est un antigraminée qui permet de combattre la folle avoine. « Nous avions constaté qu’il y a une certaine résistance à la folle avoine dans les régions du Lac-Saint-Jean et du Témiscamingue », explique l’agronome Alexandre Tessier, de Bayer. Appliqué en début de saison, le Varro permettrait d’augmenter de 7 % la suppression des mauvaises herbes.

Combinant les propriétés de l’Infinity FX et du Varro, le nouveau Velocity M3 est présenté par Bayer comme la solution de contrôle des mauvaises herbes la plus pratique et la plus complète sur le marché puisque l’herbicide s’attaque autant aux graminées qu’aux mauvaises herbes à feuilles larges.

BASF s’attaque aux pucerons

Comme nouveauté cette saison, la multinationale BASF a développé Sefina, un insecticide destiné à combattre les pucerons autant dans la culture de la pomme de terre que du soya. « Ce qui est bien, c’est que les insectes bénéfiques sont très peu affectés par ce produit. Ils peuvent donc prendre la relève lorsque la population de pucerons va remonter un peu », explique Jean-François Foley, responsable au Développement technique chez BASF. Une version destinée à la production horticole, le Versys, est également offerte en 2019.

Les producteurs de raisins ont accès cette année à un nouveau fongicide biologique. Le Serifel cible la pourriture grise et l’oïdium. Comme il ne laisse pas de résidu mesurable, il peut être appliqué, à intervalles de 5 à 10 jours, jusqu’à l’approche de la récolte.

La patate, bien protégée par Syngenta

De son côté, Syngenta commercialise quatre nouveautés destinées aux producteurs de pommes de terre.

Le fongicide Orondis Gold Potato s’attaque à la pourriture rose, une maladie se développant dans les sols humides et mal drainés, et à la pourriture aqueuse, qui pénètre dans les tubercules par les blessures survenant lors de la récolte et du tri.

Le traitement de semences Vibrance Ultra Pommes de terre est un fongicide qui réprime lui aussi la pourriture rose tout en supprimant les principales maladies transmises par les plantons comme le mildiou, la gale argentée ainsi que le rhizoctone brun et le chancre de la tige et des stolons.

Autre traitement de semences, le Fortenza est un insecticide qui offre une protection contre le doryphore de la pomme de terre du début jusqu’en milieu de saison. Il peut être mélangé avec le Vibrance Ultra Pommes de terre.

L’insecticide à application foliaire Minecto Pro peut, quant à lui, être employé pour supprimer le doryphore de la pomme de terre, la pyrale du maïs, des acariens, le psylle de la pomme de terre et des altises.

Enfin, pour les producteurs de soya, Syngenta a obtenu en début d’année l’homologation de l’herbicide Tavium employé pour supprimer les mauvaises herbes résistantes aux herbicides du groupe 2 telles que la vergerette du Canada, la grande et la petite herbe à poux, ainsi que le chénopode blanc, l’échinochloa pied-de-coq et les sétaires.

Bernard Lepage, collaboration spéciale.