Élevage 20 novembre 2018

Ils réclament un juste prix à la Régie

DRUMMONDVILLE — « À part le mois de juillet où on a eu des marges [positives], le reste de l’année, on n’a pas atteint notre coût de production », a souligné, inquiet, David Vincent, éleveur de porcs du Centre-du-Québec.

Les producteurs étaient nombreux à assister à la première journée d’audiences de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ), le 20 novembre. « Je suis soucieux de connaître mon avenir et celui de mes enfants, à savoir s’il y a encore un avenir en production porcine dans le modèle qu’on a établi chez nous, c’est-à-dire producteur-naisseur-finisseur depuis 1983 », a poursuivi M. Vincent.

La formule de prix est la principale question ciblée pendant les six jours d’audiences, les transformateurs voulant aborder d’autres éléments de la convention de mise en marché des porcs. Rappelons que les éleveurs souhaitent introduire une composante de la valeur de la viande (cut out) dans le calcul du prix, ce qui limiterait ainsi les torts causés par une dérive du marché comme celle qui sévit depuis le début de l’année. « Si on parle principalement du prix, c’est pour que les producteurs soient au moins capables d’envisager des investissements [dans leurs entreprises] à long terme », a mentionné Mélanie Dinelle, éleveuse de Saint-Rémi, en Montérégie.

« Plus ça va, plus on voit que la production s’en va vers l’intégration et il y a de moins en moins de producteurs indépendants comme nous, a indiqué pour sa part Luc Loranger, de Saint-Paul de Joliette, dans Lanaudière. Ma relève est une petite productrice indépendante; c’est pour ça qu’il faudrait que le prix soit plus juste. C’est un peu pour ça qu’on est présents à Drummondville, pour défendre ce point-là. »

« Là, on est à la croisée des chemins, a souligné David Vincent. La Régie a un gros fardeau parce que c’est notre avenir qu’elle a entre ses mains. »

Audiences

C’est d’abord aux Éleveurs de porcs du Québec de présenter leur mémoire et leurs témoins experts à la Régie. Le 20 novembre, l’économiste et directeur adjoint des affaires économiques des Éleveurs, Julien Racicot, a été le premier à relater les faits. L’économiste-conseil Gilbert Lavoie a ensuite emboîté le pas.

Le 21 novembre, l’agroéconomiste de l’Université Laval Daniel-Mercier Gouin prendra la parole, puis le producteur qui a un lien de propriété avec l’abattoir d’Aliments Asta, Mario Côté, suivra. 

Olymel ne présentera pas de mémoire et ne pouvait indiquer à La Terre, le 20 novembre, que le nom d’un seul témoin expert, le chargé de cours de l’Université de Montréal et économiste Yves Richelle.

Les audiences se poursuivront les 22 et 23 novembre à Drummondville, puis les 29 et 30 novembre à Québec.

Une décision de la Régie pourrait être attendue d’ici Noël.