Actualités 17 octobre 2018

Hypothéquer 2019 pour sauver 2018?

Une pratique qui soulève un questionnement chez les producteurs : « Est-ce qu’on hypothèque 2019 parce qu’on fauche et on racle tout? Ça peut être dangereux », souligne le président de la Fédération de l’UPA du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mario Théberge.

D’autant plus que les gelées nocturnes commencent dans sa région et il se demande si les luzernières fauchées trois fois auront assez de temps pour faire leurs réserves racinaires pour la saison prochaine. Son homologue de l’Abitibi-Témiscamingue, Pascal Rheault, fait le même constat : « Si tu n’en laisses pas assez à l’automne, [la luzerne] a souvent du mal à passer l’hiver. Mais c’est sûr que quand on en manque, c’est tentant d’aller la récolter. On verra au printemps prochain. » D’ailleurs, si le printemps 2019 est tardif, ceux qui auront rongé leurs réserves manqueront réellement de foin.

Fourrages de rechange

« En étant imaginatifs, en faisant des choses qu’on ne fait jamais, on a réussi à trouver de la nourriture [pour les bêtes] », souligne le président de la Fédération de l’UPA du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mario Théberge. Si certains ont sacrifié leurs récoltes d’avoine ou d’orge pour nourrir leurs bêtes cette année, d’autres ont flairé l’opportunité d’affaires. « Au prix auquel les céréales se vendent en région et au prix que ça a coûté d’aller chercher du foin, le deal était bon », indique M. Théberge. De l’avoine récoltée au
début de l’épiaison contient 17 ou 18 % de protéines, selon M. Théberge, ce qui est bon pour les animaux. Cependant, le producteur s’attend à une forte pénurie de fourrages au printemps prochain. « Tout va être vide partout »,
souligne-t-il.