Régions 7 septembre 2018

Recommencer sur des terres beaucoup moins chères

Que ce soit pour l’élevage de bovins ou la culture maraîchère, la famille Ellenberger et le couple Pelletier-Venne sont unanimes : le bas prix des terres agricoles a fortement motivé leur décision de tout quitter pour s’établir au Bas-Saint-Laurent. Malgré certains inconvénients, le jeu de repartir à zéro en valait tout de même largement la chandelle.

Né de parents agriculteurs, Walter Ellenberger a quitté la Suisse pour le Québec avec sa famille en 1975. Il était âgé de 14 ans. Après avoir élevé des bœufs pendant plusieurs années à Saint-Thomas, près de Joliette, Walter Ellenberger et sa famille ont visité une ferme au Bas-Saint-Laurent. Ils ont été très surpris. « Dans la région de Joliette, les terres se vendaient de 6 000 $ à 7 000 $ l’acre, mentionne Walter. Ici, on demande de 800 $ à 1 000 $ l’acre. On avait de la misère à croire aux prix; on pensait que c’était une erreur! »

En 2012, Walter, sa femme Simone English ainsi que leur fils Miguel et sa conjointe Abigaïl St-Amour ont tout quitté pour acheter une exploitation à Val-Brillant, dans La Matapédia. « Avec la machinerie et l’équipement, on a fait 30 voyages de camion », se souvient Miguel.

Ils ont dû tout reconstruire : exploitation, maison, clôtures. 

Pour les propriétaires de la Ferme Silwa, qui se spécialise dans la production vache-veau, le climat n’est pas un frein. Au contraire, ils croient que comme c’est plus frais, c’est mieux pour les animaux. Le père et le fils estiment également que l’hiver, avec sa neige poudreuse, est moins rigoureux dans la région.

« Ici, on a la possibilité de prendre de l’expansion sans devoir se battre avec trois ou quatre voisins, indique Walter Ellenberger. En Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent, il y a du potentiel. »

Le retour aux sources

Après une longue expérience agricole à l’étranger et en Outaouais, le couple Pelletier-Venne a choisi de s’établir au Bas-Saint-Laurent en 2012 en achetant une terre à Sainte-Luce, près de Mont-Joli. En 2014, la famille y a déménagé pour démarrer Saveurs Mitis, une entreprise maraîchère certifiée biologique.
« On occupe les terres parmi les meilleures », estime Guillaume Venne, qui a grandi à Deux-Montagnes. Pour Corine Pelletier, originaire de Rimouski, c’était un retour aux sources et Guillaume ne s’est pas fait prier pour se lancer dans l’aventure. « C’est le prix des terres qui l’a convaincu », confirme Corine, qui est aussi directrice d’Agriconseils Bas-Saint-Laurent.