Politique 17 août 2018

Élections 2018 : deux premières grosses promesses en agriculture

À l’aube du déclenchement de la campagne électorale, Québec solidaire (QS) est le premier parti à sortir une promesse chiffrée pour le secteur agricole : 167 M$ de budget supplémentaire par année. Le Parti libéral du Québec (PLQ) promet de son côté de régler le problème du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA).

La somme de 167 M$ évoquée par QS ne serait pas allouée d’un coup, mais progressivement pour atteindre ce montant par an à la quatrième année d’un éventuel gouvernement solidaire.

« Pour nous, l’agriculture, c’est la possibilité pour le Québec d’avoir une souveraineté alimentaire », a déclaré Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire, dans une entrevue exclusive à La Terre sur les propositions agricoles de son parti, le 15 août à Montréal (un compte-rendu plus long de cette entrevue sera publié dans l’édition papier de La Terre de chez nous). Les autres chefs de parti seront également au programme dans les prochaines semaines.

L’argent proposé par QS servirait notamment à embaucher des agronomes au ministère de l’Agriculture et à stimuler la recherche et l’innovation dans le secteur public. Manon Massé promet également une « meilleure couverture » de l’assurance stabilisation du revenu agricole (ASRA) tant pour les productions déjà assurées que pour élargir l’accessibilité à d’autres secteurs agricoles. L’ASRA servirait en partie à accompagner les producteurs dans une transition écologique pour contrer les changements climatiques.

Philippe Couillard en entrevue à La Terre dans son bureau de l’édifice Honoré-Mercier à Québec le 14 août.
Philippe Couillard en entrevue à La Terre dans son bureau de l’édifice Honoré-Mercier à Québec le 14 août.

Solution au PCTFA

De son côté, Philippe Couillard axe sa promesse phare du côté des taxes foncières agricoles. « Mon engagement, c’est de régler le problème [du Programme de crédit de taxes foncières agricoles] », a déclaré Philippe Couillard, dans une entrevue à La Terre.

Le chef du PLQ estime que l’arrivée prochaine d’un nouveau pacte fiscal avec les municipalités dans lequel ces dernières récupéreront des recettes de la TVQ sera l’occasion de remettre au jeu la question des taxes foncières agricoles. Les municipalités seront en effet moins dépendantes des revenus fonciers. Il propose que le « plafond des valeurs » des terres fasse partie des scénarios qui seront sur la table dès le début de mandat.

Il promet par ailleurs de soutenir les producteurs de grains et les autres qui sont aux prises avec les répercussions de la guerre commerciale du président Trump. « L’ASRA est là pour rester », affirme le chef du PLQ, qui prévoit une révision des programmes pour tenir compte des tensions commerciales et des changements climatiques.