Élevage 6 août 2018

Du Lac-Saint-Jean à la frontière américaine pour du foin bio

Claude Gilbert et sa femme, Chantale Laforest, ont pris la route en le 2 août au matin. Ces producteurs laitiers ont parcouru plus de 1 150 km en trois jours pour trouver une denrée qui se fait rare par les temps qui courent : du foin biologique.

« Dans le bio, on n’est pas capables de se trouver du foin et quand on en trouve, c’est le double ou le triple de ce qu’on paye d’habitude », a déclaré M. Gilbert quelques heures après son départ d’Albanel au Lac-Saint-Jean. Le couple a donc pris le taureau par les cornes et décidé de prendre la route pour débusquer plus de 800 balles de foin à travers la province.

Route

Les producteurs ne veulent pas donner leur itinéraire exact pour ne pas nuire à leurs recherches, mais précisent qu’ils ont prévu quatre ou cinq arrêts jusqu’en Montérégie, près des lignes américaines. « Moi, le foin, il faut que je le voie avant de l’acheter », souligne Mme Laforest. Le foin bio destiné aux vaches en lactation doit être de qualité, sinon celle du lait en pâtira, tout comme le prix au producteur, estime le couple.

Avant de partir, Claude Gilbert a contacté de 25 à 30 producteurs ainsi qu’une meunerie pour savoir si par hasard leurs clients auraient des surplus à vendre. Il attendait toujours une réponse des responsables lors de l’entrevue le 3 août.

« Le foin bio est loin et rare », constate Mme Laforest, surtout quand on en cherche 800 balles pour soi et pour des amis producteurs dans la même situation. Le couple a d’ailleurs obtenu une dérogation de son certificateur. « J’ai revérifié avec Ecocert et [le foin non certifié] n’est que pour les taures, jusqu’à six mois de gestation. Pour les vaches laitières, il existe une [dérogation], mais c’est une affaire ben spéciale : 10 jours en ligne au foin conventionnel et c’est tout, explique Mme Laforest. Il ne faut pas penser qu’on va donner du foin conventionnel à nos vaches à lait. »

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