Élevage 13 août 2018

De plus en plus de bâtiments à un étage

Avec la popularité croissante des bâtiments à un seul étage, les solutions de ventilation pour poulaillers se multiplient. Difficile toutefois de savoir s’il y en a une meilleure qu’une autre.

Gabriel Plante en sait quelque chose. Propriétaire de Plante Agri-Concept, un distributeur d’équipements avicoles et porcins, il participe à six projets de construction de bâtiments pour l’élevage de poulets de chair. « Dans le lot, il n’y en a pas un qui est pareil, dit-il. Chacun mise sur un système de ventilation différent. »

Au cours des dernières années, les manufacturiers ont continué d’améliorer leurs produits sans qu’une innovation particulière ait transformé le marché, souligne l’expert. « Ce qui a changé, c’est l’adoption de plus en plus des bâtiments à un étage, précise-t-il. Ça représente maintenant la moitié de nos projets. »

Comme ils couvrent une large surface et misent parfois sur un plafond cathédrale, ces bâtiments requièrent des stratégies de ventilation qui se distinguent parfois de la ventilation transversale conventionnelle, adoptée par plusieurs producteurs, avec des trappes d’aération sur un côté du bâtiment et des ventilateurs sur l’autre.

Christophe Baril, de la Ferme Barivol, à Sainte-Perpétue, vient justement de faire construire un nouveau bâtiment d’un étage de 318 pi x 64 pi. La raison? Faciliter le travail de collecte des poulets par son client, Exceldor. Le poulailler vient tout juste d’accueillir ses premiers locataires. À terme, ils seront 34 000.

Le producteur mise sur un système de ventilation transversale nouveau genre. Les prises d’air et les ventilateurs situés sur chaque côté permettent l’entrée d’air jusqu’au centre où des ventilateurs de recirculation redirigent ensuite l’air.

« On a réussi à abaisser l’humidité à 30 % dans ce bâtiment, dit-il. Dans mes autres poulaillers, on n’est jamais descendu en bas de 50 %. »

La Ferme Barivol a opté pour cette solution après avoir visité trois fermes en Ontario afin de comparer différentes approches. Elle a basé sa décision sur l’équipement qu’elle possédait déjà, provenant de la démolition d’un autre bâtiment.

La Ferme du Dindon, à Saint-Jude, a opté pour la ventilation tunnel. Crédit photo: Ventec
La Ferme du Dindon, à Saint-Jude, a opté pour la ventilation tunnel. Crédit photo: Ventec

Ventilation tunnel

Au chapitre des solutions potentielles, on trouve également la ventilation tunnel. Certains producteurs de volailles optant pour cette stratégie disposent les ventilateurs à une extrémité du bâtiment et les trappes d’air de l’autre.

« On voit surtout ça pour le dindon, explique Michel Dion, directeur des ventes et du marketing chez Ventec, mais c’est applicable aux élevages de poulets aussi. »

Selon lui, la ventilation tunnel présente l’avantage de ne nécessiter qu’une faible pression statique à l’intérieur du bâtiment. « On travaille plutôt avec la vitesse d’air pour ventiler », ajoute-t-il.

Selon Ventec, un système de ventilation tunnel pour un bâtiment de 200 pi x 40 pi, et haut de 8 pi, coûterait annuellement 1 520 $ en électricité contre 2 300 $ pour un système de ventilation transversale conventionnel.

Selon l’ensemble des experts consultés, le choix d’une stratégie plutôt qu’une autre dépendra toutefois d’un ensemble de critères qu’il faudra jauger selon les besoins et les caractéristiques du bâtiment à ventiler.

Martin Primeau, collaboration spéciale.