Élevage 8 août 2018

La production de cailles en hausse, mais toujours marginale

CAP-SAINT-IGNACE — Quand Gilbert Bernier a lancé son entreprise, il y a 30 ans, le Québec comptait peu de producteurs de cailles. Ce type de production, même s’il est en expansion tout en étant rentable, demeure encore marginal.

En 1988, aux débuts de la Ferme Kégo Cailles, M. Bernier abattait une centaine d’oiseaux par semaine. Aujourd’hui, ce nombre s’élève hebdomadairement à 4 000 et l’éleveur se classe parmi les principaux producteurs québécois de cailles. L’entreprise effectue toutes les étapes de production, de l’incubation des œufs à l’abattage et la distribution.

Des cailles au début de leur développement.
Des cailles au début de leur développement.

La production de cailles est comparable à celle des poulets. Elle requiert le même type d’équipement. Les bâtiments doivent être ventilés et chauffés à des températures variant de 92 °F la 1re semaine à 72 °F la 7e semaine, au moment de l’abattage. « On a adapté les soigneurs automatiques aux besoins de l’espèce », souligne M. Bernier. Une nutritionniste veille à préparer les recettes de moulée pour les différentes étapes de croissance des oiseaux. On y retrouve essentiellement de l’orge, du blé, du maïs, du soya et des minéraux.

Sept parquets

L’entreprise compte 28 000 cailles. Celles-ci sont réparties en sept parquets de 4 000 oiseaux. Une semaine de croissance de différence sépare chacun des sept parquets. « Quand on vide un parquet après sept semaines, il est récuré et désinfecté. On remplace la litière pour partir une nouvelle production », explique Gilbert Bernier. L’arrivage suivant occupera le même parquet jusqu’à son départ pour l’abattoir sept semaines plus tard.

M. Bernier sélectionne ses reproducteurs à même son élevage. Les plus beaux sujets serviront à fertiliser les œufs. Ils sont remplacés après six mois. Selon M. Bernier, la caille a une génétique rustique qui la rend plus résistante aux maladies que le poulet, par exemple.

Caille Royale

La renommée de l’entreprise s’est définie avec la Caille Royale, affirme M. Bernier. D’ailleurs, toutes les volailles produites par l’éleveur sont des Cailles Royales. En 2007, l’exploitation a enregistré la marque de commerce Caille Royale auprès de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada. Personne d’autre ne peut utiliser cette appellation. La Royale se distingue par son poids de 200 grammes ou plus et surtout parce qu’elle est produite à l’aide d’une alimentation complètement végétale, sans antibiotiques ni gras animal.

Gilbert Bernier raconte qu’à ses débuts dans cette production, les restaurants servaient le duo de cailles : deux petites unités. La grosse caille de 200 grammes et plus n’existait pas. « Aujourd’hui, elle est recherchée et fait partie des produits haut de gamme », dit-il. La Ferme Kégo Cailles vend presque exclusivement ses volailles aux restaurateurs. Une petite quantité est écoulée sur les lieux d’élevage, surtout pour des clients de la région de Montréal.

Pour exploiter l’entreprise, M. Bernier peut compter sur le travail de son épouse Denise Guimont, de ses deux fils Keven et Hugo de même que sur un employé à temps plein. S’ajoutent 12 employés à temps partiel dans l’abattoir.

En plus des 200 000 cailles par année, l’entreprise produit 18 000 faisans, 25 000 à 30 000 pintades et 8 000 perdrix.