Élevage 10 août 2018

La SPCA s’inquiète de l’abandon des poules

Présentes dans la cour de plus en plus de citoyens, les poules pondeuses finissent aussi par se retrouver, fort malheureusement, dans celle de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal. 

Depuis le début de l’année, l’organisme a récupéré 23 poules et coqs abandonnés dans la région de Montréal alors que l’élevage n’est pas encore permis partout sur l’île. Seuls les arrondissements de Rosemont–La-Petite-Patrie, de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et de Ville-Marie autorisent cette pratique. 

« On a déjà du mal à gérer la situation avec les animaux domestiques (les chiens et les chats). Le problème le plus grave, ça reste l’abandon », déplore Élise Desaulniers, directrice générale de l’organisme.

Alors que la garde des poules gagne en popularité, la responsable craint un scénario comme celui à Miami, où l’escouade Chicken Buster œuvre à temps plein pour rescaper des centaines d’oiseaux abandonnés.

« Les poules sont des animaux super drôles et agréables, mais elles demandent beaucoup de travail. Personnellement, je ne pourrais pas m’en occuper seule », admet celle qui compte sur toute son équipe pour veiller à leur bien-être.

Mme Desaulniers émet donc des réserves quant à l’élevage des poules en milieu urbain et s’interroge sur la question de biosécurité. Pour ceux dont l’intention première serait d’élever des poules pour avoir des œufs frais, elle leur recommande plutôt de s’approvisionner auprès de producteurs locaux.

Une proposition partagée par la Fédération des producteurs d’œufs du Québec. « Si c’est leur seule motivation, les gens doivent se rappeler qu’ils peuvent s’en procurer partout, de toutes les sortes et catégories », soutient le président Paulin Bouchard.

Comme les poules pondeuses cessent généralement de produire des œufs au bout de trois ans, plusieurs d’entre elles prennent le chemin de l’abattoir. D’autres peuvent toutefois trouver refuge dans des sanctuaires, mais ils se font rares et n’ont pas les ressources pour répondre à la demande. Pour Élise Desaulniers, ces situations ne devraient tout simplement pas avoir lieu d’être.