Actualités 23 juillet 2018

4 conseils pour apprivoiser les bandes riveraines

No 1 : Si vous n’êtes pas convaincu, visez la simplicité

Au Québec, il est obligatoire de conserver des bandes de protection riveraines de 1 mètre en bordure des fossés et de 3 mètres le long des cours d’eau. Si vous souhaitez seulement vous conformer au règlement en y mettant le minimum d’efforts, vous pouvez opter pour des bandes riveraines naturelles, non aménagées. En cessant toute activité agricole à l’intérieur de celles-ci, la nature suivra son cours et les végétaux qui s’installeront créeront une protection adéquate. Attention par contre à la présence de certaines espèces envahissantes, comme le phragmite, qui pourraient déborder dans vos champs.

No 2 : Reconnaissez leur valeur

À première vue, les bandes riveraines, puisqu’elles impliquent une diminution de la superficie en culture, sont souvent considérées comme une perte de revenus. Pourtant, elles permettent de retenir la terre fertile dans les champs, en plus de limiter le besoin de nettoyer les cours d’eau pour libérer les sorties de drains obstruées par les sédiments. La quantité de sol qui s’érode et vous échappe annuellement dépend de plusieurs facteurs, mais sachez qu’un sol argileux en rotation de maïs et de soya, labouré chaque année, peut perdre jusqu’à 4,5 tonnes par hectare par an. La terre payée 35 000 $/ha vaut près de 15 $/t. À vous de faire le calcul!

No 3 : Priorisez vos actions

À la base, les bandes riveraines servent à limiter le transport du sol et des fertilisants vers les cours d’eau et à filtrer les pesticides et autres polluants qui sont véhiculés par l’eau de ruissellement. Si vous avez à mettre des efforts sur l’aménagement de bandes riveraines, commencez aux endroits où elles vous aideront le plus. Sur vos terres, ce sont ceux où vous observez des rigoles, du décrochage ou de l’érosion du talus. Les champs en pente bordés d’un cours d’eau, les sols travaillés sans résidus ni cultures de couverture, les sols compactés ou qui manquent de structure sont les plus sujets à l’érosion. Une fois que vous aurez constaté les impacts positifs des bandes riveraines, vous serez plus tenté d’en aménager partout.

No 4 : Allez-y selon vos besoins

Vous pouvez opter pour un mélange de graminées qui permettent de capter au moins la moitié de la plupart des charges de polluants (phosphore, atrazine, etc.). Les arbustes ou les arbres vous seront plus utiles si l’objectif premier est la stabilisation des berges. Il est également possible de maximiser l’utilisation des bandes en y cultivant du foin, par exemple, ou du panic érigé pour en faire de la litière, ou encore des arbustes dont vous pourrez récolter les fruits.

De nombreux avantages

La présence de bandes riveraines apporte de nombreux avantages, notamment la stabilisation des berges, la diminution du transport de sédiments vers les cours d’eau et l’augmentation de la biodiversité. Votre agronome peut vous donner des conseils sur la façon de bien les mesurer, le choix des espèces à y implanter et l’entretien qu’elles requièrent.

Catherine Faucher, agr., Réseau Agrocentre