Élevage 6 juillet 2018

Les poules s’envolent comme des petits pains chauds

Signe que l’élevage de poules urbaines gagne en popularité au Québec, les distributeurs de poules pondeuses de plusieurs régions font face à une hausse significative de la demande cette année.

Guillaume Maltais, du Couvoir de Chicoutimi au Saguenay–Lac-Saint-Jean, a vendu environ 7 200 poules à des particuliers durant la saison. C’est pratiquement le double du nombre de volailles qu’il avait réussi à vendre à pareille date, cinq ans plus tôt.

« C’est sûr que ça part vite! La plupart sont vendues d’avance. On prend les réservations dès le mois de mars », affirme le producteur, qui a vu partir la plupart de ses poules en seulement quelques jours.

Même scénario à la ferme de Jean-Guy Chabot, à Saint-Isidore en Beauce, où près de 15 000 poules ont été vendues de mars à la mi-juin. « Il y a une vague, une espèce de mode. On a été un peu dépassés par les événements », admet Jean Doyon, l’un des employés de l’entreprise.

Du côté de Saint-Étienne-des-Grès, en Mauricie, Caroline Lessard dit avoir rapidement manqué de poules tellement la demande était forte. Elle en a vendu 800, comparativement à 400 l’année dernière.

Dur de prévoir

Même s’il est difficile, voire impossible pour les distributeurs de se réapprovisionner en nouvelles poulettes à ce stade-ci de la saison, Guillaume Maltais ne considère pas avoir vécu une pénurie, mais plutôt un fort engouement qui l’incite à s’ajuster.

« On essaie de prévoir notre coup chaque année », répond-il. Il peut arriver que certains clients ne récupèrent pas leur commande lors des journées de vente, ce qui laisse la chance au suivant. Mais plusieurs clients potentiels de dernière minute – au moins une soixantaine – ont dû retourner à la maison les mains vides cette année, affirme M. Maltais.

Louise Morin, propriétaire de Génération grains natures à Roxton Falls, en Montérégie, fournit des poules pondeuses à une cinquantaine de distributeurs. Devant cette forte demande, elle les invite à passer leurs commandes le plus tôt possible et à encourager leurs clients à réserver.

Plusieurs municipalités au Québec autorisent depuis peu l’élevage de poules urbaines. D’autres villes semblent tolérer cette pratique même si leur règlement l’interdit, constatent les distributeurs interrogés.