Actualités 17 juillet 2018

Les bons outils pour préparer le futur agricole

Avec un immense territoire et une grande diversité climatique, pas étonnant que l’agriculture québécoise soit confrontée à des enjeux environnementaux aussi variés que complexes. Afin de mieux préparer les producteurs à l’avenir, l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) s’est doté d’infrastructures qui reflètent toute la richesse de notre paysage agricole.

Une partie du succès de l’IRDA repose sur la diversité de ses installations, constate Roch Joncas, directeur des opérations et du transfert de technologies. « Le choix d’avoir nos installations dans des régions différentes n’est pas anodin. Nous voulions mener nos travaux dans des conditions similaires à celles que vivent les producteurs, tant en ce qui a trait au climat qu’à la variété des sols. » L’IRDA dispose de quatre sites consacrés à l’innovation et s’inscrit ainsi en tête de peloton en matière d’infrastructures et d’équipements de recherche agroalimentaire au Québec, soutient l’ingénieur et agronome de formation.

Québec

En plus d’abriter le siège social et le service de recherche et de développement de l’IRDA, le centre de Québec accueille les laboratoires où s’effectuent les analyses sur la qualité des sols et les végétaux. Le centre possède également un laboratoire agréé par l’Agence canadienne d’inspection des aliments qui permet de faire des analyses sur la santé des pommes de terre. Ce dernier service est offert directement aux producteurs. Les deux tiers des effectifs de l’IRDA travaillent au centre de Québec.

Saint-Lambert-de-Lauzon

L’IRDA exploite à Saint-Lambert-de-Lauzon, en Chaudière-Appalaches, une ferme expérimentale de 42 hectares consacrée à des travaux sur la santé des sols et la protection de l’eau. « Il s’agit d’un site unique dans la province. Une grande section de l’exploitation a notamment été remodelée de façon à créer des microbassins versants », explique Roch Joncas. Grâce à un système de monitorage, les équipes de recherche peuvent mesurer la présence de fertilisants et de pesticides dans les eaux de surface et souterraines. Les travaux à Saint-Lambert-de-Lauzon contribuent à développer de meilleures méthodes culturales quant à l’utilisation de ces intrants, mais aussi à améliorer l’aménagement des bandes riveraines.

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Deschambault

Les installations de Deschambault, dans la région de Portneuf, jouent un rôle de premier plan en recherche sur la production et le bien-être animal. C’est dans ses chambres expérimentales pouvant reproduire des bâtiments porcins ou avicoles que l’IRDA met notamment à l’épreuve différents systèmes de ventilation, de lavage d’air et des régimes alimentaires en vue d’améliorer les techniques et les méthodes de production, précise Roch Joncas. « Par exemple, en changeant la diète d’un troupeau, nous pouvons en mesurer les répercussions sur les rejets et même diminuer les émissions polluantes. » Le centre de Deschambault explore également le potentiel énergétique des biocarburants pour limiter le recours aux énergies fossiles. « Nous misons sur la revalorisation des rejets agricoles comme les effluents d’élevages et les résidus de cultures pour diminuer l’empreinte carbone des productions », mentionne le directeur des opérations.

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Saint-Bruno-de-Montarville

Inauguré en 2013, le centre de Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie, est le plus important site voué à la recherche et au développement en agriculture biologique au pays. Par le biais de ses 90 hectares de terres certifiées biologiques, ses 11 types de sols drainés, ses sept laboratoires spécialisés en microbiologie, en entomologie et en malherbologie et ses sites de production de longue durée, l’IRDA mène d’importants travaux sous régie biologique sur le contrôle de nuisances comme les insectes, les maladies et les mauvaises herbes de même que sur la fertilisation et la salubrité des cultures. Par ailleurs, l’Institut exploite un verger expérimental de huit hectares à l’intérieur même du parc national du Mont-Saint-Bruno. Ouvert au public pour l’autocueillette, ce site unique pour la recherche pomicole accueille des travaux visant la réduction des pesticides, notamment par l’entremise de la production fruitière intégrée.
Enfin, l’IRDA peut se déplacer chez les producteurs qui désirent contribuer à la recherche dans leur filière respective. « Les défis sont nombreux, mais on s’est donné les infrastructures adéquates pour épauler les agriculteurs », conclut Roch Joncas. 

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David Riendeau, collaboration spéciale.