Vie rurale 24 mai 2018

Développer un marché en émergence, c’est gratifiant

Tout a commencé avec 300 bulbes et une recherche sur Google.

Il y a tout juste quatre ans, en 2014, nous plantions, ma femme et moi, 300 caïeux d’ail dans le jardin familial. Dans mon impatience d’ajouter des revenus tout de suite – « c’est ben trop long ce projet-là » –, j’étais déjà à chercher sur Google, que je découvre donc cette toute nouvelle association, l’Association des producteurs Ail Québec. Une semaine plus tard, nous étions devenus membres de l’association.

Notre production compte maintenant 15 000 caïeux1. Même si c’est loin des hectares de production des producteurs de plus grande envergure, la fierté se lit sur nos visages lorsque nous parlons de ce que nous avons accompli au travers des tâches familiales et de nos emplois respectifs. La construction d’un bâtiment, l’achat d’équipement, la mise en terre de 30 variétés, la culture et la vente de légumes, le développement de produits transformés, la présence dans des événements nous ont tenus bien occupés.

En décembre 2016, avec mon ambition naturelle, j’obtiens la confiance des membres et la présidence d’Ail Québec. Quatorze mois plus tard seulement, je sollicite la direction générale avec un grand enthousiasme. Croire au potentiel de cette industrie et au soutien des producteurs de l’ail du Québec alimente ma détermination à foncer droit devant.

Personnellement, accomplir des projets, bâtir une industrie, développer un marché, en pouvant compter sur des collaborateurs hors pair, me donne l’énergie qu’il faut pour driver cette association.

J’ai la chance de faire partie de cette aventure au début d’une nouvelle ère pour l’ail du Québec, et je tente d’y faire honneur. Au Québec, l’ailliculture2 est une industrie jeune, où tout est à faire; c’est ça qui est dynamisant. L’ail de Chine, d’Espagne, du Chili, d’Argentine et de l’Ontario occupe une grande partie du marché québécois. Heureusement, l’ail du Québec retient l’attention de plus en plus de consommateurs, de producteurs agricoles. Il y a un grand terrain de jeux devant, c’est à nous, ailliculteurs, aillicultrices du Québec, d’en profiter et de hisser les voiles. Droit devaaaaant! 

Serge Pageau, Agridad

1. Caïeux : Un bulbe se divise en plusieurs caïeux. Ces caïeux sont semés en terre pour obtenir des bulbes à la récolte. En cuisine, le terme « gousse » est régulièrement utilisé, alors qu’en botanique et en production agricole, le terme « caïeux » est de mise.

2. Ailliculture ou alliculture : Mots officiellement reconnus depuis mars 2018 par l’Office québécois de la langue française (OQLF) par l’initiative d’Ail Québec.