Actualités 11 mai 2018

Une question d’équilibre

CAP-SANTÉ — Gisèle Boulianne illustre la vie d’aujourd’hui, un monde en perpétuel changement, modelé par l’activité humaine. Il y a quatre ans, la peintre s’est elle-même ­placée dans l’effervescence de la vie urbaine en ouvrant, dans le Vieux-Québec, la Galerie d’art – Loft de création Gisèle Boulianne. Mais l’équilibre nécessaire à son bien-être, c’est à Cap-Santé qu’elle le retrouve.

« Sans la campagne, je ne pourrais pas peindre ce que je peins, exprime-t-elle spontanément. Chez moi, où je reviens tous les soirs, je me ressource et me replonge dans le moment présent. Tout bouge tellement vite! Dans mes compositions, c’est très condensé, alors j’ai besoin d’espace. Et de mon fleuve, toujours extraordinaire, responsable en bonne partie de mon choix de vivre ici. »    

Née à Jonquière, Gisèle Boulianne déménage à Pont-Rouge dès l’âge d’un an et demi. À l’exception d’une brève période où elle élira domicile dans la capitale pour poursuivre ses études, elle y passera le plus clair de son existence. L’appel du Saint-Laurent et une maison de style vernaculaire pour laquelle elle aura un véritable coup de cœur la feront migrer plus au sud, à Cap-Santé, en 2010.

« La résidence date de 1913, mais elle a été très soignée au fil du temps. Son histoire sort d’ailleurs de l’ordinaire. À l’époque, l’un des cadres de l’usine de papier de Donnacona a acheté le terrain pour son épouse, Victoria; il y a fait construire sa maison d’été, raconte l’artiste. Certains des matériaux utilisés pour la finition proviennent de l’usine. Question décoration, la dame s’est amusée! »

Souvenirs de voyage

Au sommet des deux caps du village, les yeux à la hauteur des clochers de l’église, Gisèle Boulianne évoque ses souvenirs de voyage. Son parcours, ponctué d’expositions à l’international, lui a fait voir des panoramas uniques. À Montreux, en Suisse, où elle s’est déjà rendue, le paysage qui s’offrait sur le lac Léman ressemblait à ce qu’elle aperçoit des fenêtres de son « gros chalet ».

« Mais il n’y a pas que ça : j’apporte aussi la nature à l’intérieur, ajoute la peintre. Je m’entoure de plantes et des pièces de bois que mon conjoint, un technicien forestier à la retraite, récupère sur la grève. De mon côté, je recueille des fossiles, vestiges du temps qui passe, lors de nos promenades au bord de l’eau. J’apprécie la beauté… et on juge moins quand on regarde la beauté. »

La peintre illustre le monde modelé par l’activité humaine.
La peintre illustre le monde modelé par l’activité humaine.