Vie rurale 17 avril 2018

La controverse reprend de plus belle

Des experts en santé animale se disputent sur la place publique quant à savoir si les animaux de rodéos font l’objet de mauvais traitements, à l’heure où un rapport d’observation vient d’être déposé auprès du comité de travail chargé d’étudier la question.

Dans ce rapport de 600 pages dévoilé le 11 avril, le médecin vétérinaire Jean-Jacques Kona-Boun affirme que « les activités de dressage qui ont cours dans le cadre des rodéos […] soumettent les chevaux et les taureaux à des risques de lésions, telles que des fractures ou d’autres blessures sérieuses. Il en va de même des activités de prise de veaux au lasso et de terrassement de bouvillons. La détresse psychologique vécue par l’ensemble des animaux utilisés lors de telles activités est également bien réelle ».

Le docteur Kona-Boun a assisté à 20 épreuves de rodéos à Montréal et à Saint-Tite et passé plus de 360 heures à visionner les vidéos tournées sur place. 

S’appuyant sur les observations du vétérinaire, le professeur de droit Alain Roy, de l’Université de Montréal, affirme que si des mesures suffisantes ne sont pas prises pour protéger les animaux et respecter la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal adoptée en décembre 2015, il s’adressera de nouveau aux tribunaux.

Riposte

Les organisateurs du Festival Western de Saint-Tite réfutent les « prétentions biaisées » des dénonciateurs et craignent un impact sur les événements à venir. Ils ont demandé une évaluation des vidéos et confié cette tâche à Jennifer Woods, experte internationale en manipulation du bétail et soins animaliers, elle-même propriétaire d’un élevage de bétail en Alberta.

Celle-ci a conclu qu’aucun mauvais traitement n’avait été infligé aux animaux dans les séquences vidéo visionnées. Aucun d’entre eux« ne présentait des signes de détresse ou n’était soumis à des conditions qui pourraient causer de la détresse », a-t-elle écrit. 

Protocole

Le ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard, pense que les rodéos peuvent respecter la loi sur le bien-être animal. Il attend les conclusions du comité de travail mis en place par son ministère. Un protocole d’encadrement pour de meilleures pratiques pourrait voir le jour.