Vie rurale 16 mars 2018

Étudiants, retraités et immigrants : une main-d’œuvre payante

SAINT-EUSTACHE — Les Vergers Lafrance ont complètement revu leur gestion des ressources humaines pour accroître la rétention de leur main-d’œuvre temporaire.

Le producteur de lait Frédérik Beaudet a fait le pari d’embaucher un réfugié népalais pour s’occuper de ses vaches. Ces deux entreprises ont misé sur la diversité de leurs employés pour assurer le développement de leur exploitation, et ne reviendraient pas en arrière.

Âge et expérience

Aux Vergers Lafrance, le problème de gestion de la main-d’œuvre en saison estivale a longtemps été récurrent. Or, « depuis les deux dernières années, au lieu d’avoir 70 % de nouveaux employés en saison, on n’en a que 20 % », indique la coordonnatrice générale aux Vergers Lafrance, Marie-Josée Lajeunesse. Ce gain, l’entreprise le doit à la refonte de son système de gestion des ressources humaines entamée il y a cinq ans. Les dirigeants embauchent aujourd’hui des étudiants, des jeunes retraités, des immigrants et des travailleurs étrangers temporaires et jumellent les employés entre eux, en jouant sur leurs forces et leurs faiblesses. « Ça crée une synergie différente. Les gens sont contents de se retrouver; ça donne un engagement et une productivité aussi parce qu’ils sont à l’aise dans ce qu’ils font », affirme Mme Lajeunesse.

Diversité culturelle

Dinesh n’avait aucune expérience en agriculture lorsque Frédérik Beaudet l’a engagé à sa ferme de Fortierville, dans le Centre-du-Québec, il y a un an, mais le producteur ne regrette pas son choix. Au Népal, d’où Dinesh a émigré, les vaches sont des animaux sacrés que l’on traite avec respect. « Il est jeune, intéressé à venir travailler, en plus d’être dynamique et d’avoir une bonne attitude », indique M. Beaudet. Aujourd’hui, Dinesh participe au programme d’apprentissage en production laitière et a accumulé assez d’argent pour pouvoir s’acheter une maison. 

Vos travailleurs étrangers ont droit à la vie privée

Dès qu’ils posent le pied au Québec, vos travailleurs étrangers temporaires (TET) sont protégés par la Charte des droits et libertés. En tant qu’employeur, vous n’avez pas le droit d’entrer dans leur logement ou de l’inspecter sans leur permission. Vous ne pouvez pas non plus prendre d’objets qui leur appartiennent ou installer des caméras de surveillance à l’intérieur de leur logement. Si vous offrez aux travailleurs de garder leurs papiers d’identité en lieu sûr (passeport, visa et permis de travail), ces derniers ont le droit de refuser. S’ils acceptent, ils doivent vous en donner l’accord par écrit et peuvent les récupérer à tout moment.

En dehors des heures de travail, ils ont le droit de circuler à l’extérieur de la ferme, de pratiquer les activités de leur choix et de recevoir des invités dans leur logement. Ils ont aussi le droit de consulter de manière confidentielle un médecin, même si celui-ci est accompagné d’un interprète.

Source : Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse