Régions 8 mars 2018

Cruauté et fête du Mouton

Le verdict est tombé. Michel et Jonathan Bélanger-Cloutier, de la Ferme BSC, de L’Avenir, au Centre-du-Québec, ont été condamnés à verser près de 150 000 $ d’amendes pour cruauté animale.

Les deux éleveurs avaient accueilli, notamment en 2015 et en 2016, la fête musulmane du Mouton (ou fête du Bélier) au cours de laquelle des moutons sont égorgés et offerts en sacrifice à Allah en guise de rituel.

Le juge Paul Dunnigan a conclu que la ferme « exploitait un abattoir durant les rituels et qu’elle aurait dû détenir un permis en plus de disposer adéquatement des viandes non comestibles ». Il a ajouté qu’il était de la responsabilité de Michel Cloutier de « s’assurer que les méthodes pour égorger les moutons n’étaient pas cruelles ». Or, la mauvaise technique utilisée empêchait des moutons de mourir instantanément après avoir été égorgés, et certaines bêtes étaient toujours vivantes au moment où on leur retirait la peau.

Contacté par La Terre, Jonathan Bélanger-Cloutier, qui a repris les rênes de l’entreprise, n’entend pas faire appel de la décision. « Ça commence à coûter cher en frais d’avocats, dit-il. Avec toutes les amendes à payer, on n’a pas les moyens de continuer les procédures et en même temps, on veut passer à autre chose. »

Ce dernier confesse que l’avenir de la ferme est quelque peu incertain en raison de la somme à acquitter. Les producteurs pourront continuer d’élever des animaux, mais ne pourront plus jamais accueillir la fête du Mouton.