Élevage 18 août 2017

Miser sur la flexibilité : un gage de succès

SAINT-CAMILLE — À la ferme porcine Équiporc, de Saint-Camille, en Estrie, on a investi près de 4 M$ en 2015. Pour assurer la croissance de la maternité de plus de 2 300 truies, le couple propriétaire Sébastien Pagé et Anne-Josée Bourque n’hésite pas à miser sur la gestion des ressources humaines.

« Si on néglige cette gestion, on néglige notre productivité », affirme sans détour Anne-Josée Bourque.

L’entreprise familiale fondée par les parents de Sébastien, Manon Ouimet et Jacques Pagé, est passée de quatre à huit employés à temps plein et trois autres à temps partiel pour devenir le principal employeur agricole de la localité. « Il y a une gestion plus efficace à faire, mais si l’entreprise a une bonne philosophie, le reste suit », ajoute Anne-Josée.

Cette philosophie repose sur l’esprit d’équipe. Après tout, ce n’est pas un hasard si la ferme porte le nom d’Équiporc, une combinaison des mots « équipe » et « porc ». En prenant les rênes de l’entreprise, le couple a donné un nouvel élan à celle-ci, question d’assurer un environnement propice au maintien d’une équipe stable, formée et performante.

Pour soutenir une formation équilibrée et engagée, ils ont adapté les horaires de travail en fonction des besoins des employés. « Nous offrons aussi de bonnes conditions salariales, des avantages sociaux, en plus de bonus à la productivité; une redistribution de la richesse pour qu’ils se sentent impliqués », explique Sébastien.

Toute l’équipe leur en est reconnaissante. « Ce sont des personnes de terrain, qui comprennent notre situation », soutient Véronique Dupré, une employée.

« C’est une relation “gagnant-gagnant”. On est conciliants et les employés aussi », renchérit Anne-Josée.

En fait, puisque le couple est parent de jeunes enfants, il est bien conscient du défi que représente la conciliation travail-famille et il s’est documenté sur les pratiques en matière de ressources humaines. « On a aussi regardé ce qui se faisait ailleurs qu’en agriculture, affirme Anne-Josée. Une entreprise, ça reste une entreprise. »

Pour Sébastien, l’entreprise repose toujours sur une dynamique familiale qu’il veut transmettre à son équipe. « C’est plus facile pour la communication. Ils ont lien direct [avec les dirigeants] », assure-t-il.

Les retombées immédiates de cet exercice de flexibilité auprès des employés, Anne-Josée et Sébastien les constatent au quotidien : « Il y a une belle chimie. » À plus long terme, ils veulent mobiliser leur équipe autour des objectifs de l’entreprise, mais aussi combattre les préjugés entourant les emplois en agriculture. « On veut qu’ils aient du plaisir à travailler ici. On croit qu’ils sont heureux et qu’ils voient qu’il est possible d’avoir une vie », concluent-ils.

La ferme Équiporc a été sélectionnée par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA-Estrie pour représenter cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, la bonne idée en gestion des ressources humaines, une initiative d’AGRIcarrières.

Christian Paquin, Collaboration spéciale