Actualités 19 août 2016

L’analyse d’images pour des mesures plus précises

Les fourrages hachés représentent une portion importante des rations des ruminants. Traditionnellement, la longueur des particules est estimée de façon approximative par tamisage mécanique ou par référence sans mesure à l’ajustement théorique des récolteuses. Des données plus précises peuvent fournir de précieux renseignements sur les comportements physiologiques de la plante pendant la fermentation en ensilage et sur les comportements métaboliques des animaux durant la mastication, l’ingestion, la rumination et la digestion des aliments.

L’analyse d’images est une méthode qui permet d’améliorer la mesure des fourrages hachés. Voici le principe : à partir d’une photo numérique des particules de fourrages étalées sur une surface contrastante, il est possible de convertir les mesures d’un nombre de pixels à l’aide d’une échelle métrique, pourvu qu’un objet de grandeur connue se trouve dans la photo (une règle, par exemple). L’utilisation d’un algorithme permet de calculer le nombre de pixels qui constituent la longueur de chaque particule. Avec une simple règle de trois, on obtient celle-ci en millimètres. La méthode donne d’ailleurs la possibilité de calculer une panoplie de caractéristiques géométriques telles que la longueur, l’aire, la largeur, l’épaisseur, la surface massique, l’élongation et l’irrégularité des particules.

L’analyse d’images a été utilisée afin de caractériser les fourrages hachés et de déterminer l’erreur de mesure obtenue par la méthode de tamisage mécanique. Du maïs fourrager de trois longueurs de hachage théorique (12,7 mm, 25,4 et 29,6 mm) a été mesuré selon les deux méthodes. Les résultats ont montré que le tamisage mécanique sous-estime la longueur réelle des particules, probablement en raison du fait que celles qui sont allongées passent à la verticale à travers les trous du tamis.

L’analyse d’images fournit des mesures plus précises et exhaustives de la géométrie des particules de fourrages hachés. Ainsi, cette approche pourrait être utilisée afin de calibrer les tamis en fonction des résultats obtenus par l’analyse d’images de divers types de fourrages. D’autre part, les méthodes de mesure par imagerie pourront par la suite servir au classement automatique des grains et à l’évaluation de la qualité des semences.

Marc-Antoine Audy-Dubé
Département des sols et de génie agroalimentaire, Université Laval