Alimentation 25 avril 2022

L’ITAQ et l’ITHQ s’associent pour soutenir la filière des boissons alcoolisées

Devant la popularité grandissante des boissons alcoolisées locales, l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) s’unissent pour la première fois afin d’accélérer la recherche et soutenir l’expansion de cette industrie « de la terre à la table ».

La directrice générale de l’ITHQ, Liza Frulla, a expliqué vouloir mettre en place un « lieu de référence » pas nécessairement physique, mais qui appuiera chaque maillon de la filière des boissons alcoolisées, « du semis à l’expérience de la dégustation ».
La directrice générale de l’ITHQ, Liza Frulla, a expliqué vouloir mettre en place un « lieu de référence » pas nécessairement physique, mais qui appuiera chaque maillon de la filière des boissons alcoolisées, « du semis à l’expérience de la dégustation ». Crédit photos : Caroline Morneau/TCN

À terme, l’objectif est de créer un « lieu de référence » où chaque acteur de la filière s’y retrouvera. « On en rêve depuis de nombreuses années. On veut mettre sur pied un lieu, pas nécessairement physique, de référence en matière de formation, de recherche et de conseils dans ce domaine qui explose. […] Et ça va se faire; on est déterminés », a affirmé la directrice générale de l’ITHQ, Liza Frulla, lors d’un point de presse tenu le 25 avril, à même les locaux de son institution à Montréal.

Pour déterminer comment ce lieu d’expertise s’articulera, des consultations publiques financées à hauteur de 50 000 $ par le ministère de l’Agriculture du Québec sont lancées. Tous les acteurs issus des domaines des produits spiritueux, des vins, des bières et des cidres sont invités à soumettre des idées et à partager les enjeux qui les touchent.

L’ITHQ se penchera notamment sur les enjeux de mise en marché et de lien avec le consommateur, et l’ITAQ sur les défis en matière de production agricole et de transformation.  

« [Nous surveillerons] la durabilité dans les pratiques agroalimentaires et l’adaptation des procédés et de la qualité des aliments », a précisé Aisha Issa, directrice générale de l’lTAQ. « Les changements climatiques nous obligent à revoir les façons de travailler. […] Dans le milieu viticole […] par exemple, dans des pays aussi vieux que l’Europe, on remarque que les périodes de récolte sont plus hâtives et les périodes de mûrissement, plus décalées. […] Il faut repenser comment les vins doivent être produits », a-t-elle ajouté. Mme Issa estime également que les risques de ruptures d’approvisionnement découlant de la pandémie et de la guerre en Ukraine dans le domaine des spiritueux, par exemple pour l’orge, le malt, le maïs et le blé, seront aussi à surveiller.

« Comment cultiver et développer des semences qui correspondent à nos enjeux climatiques et spatiaux, c’est ce qu’on devra analyser. On n’a pas d’a priori; on veut des idées », a indiqué Mme Issa, en entrevue avec La Terre, soulignant que d’autres pays comme l’Irlande et la France ont déjà entamé des processus de consultations publiques semblables.

L’ITAQ sera appelée à collaborer, notamment pour ce qui relèvera des volets production agricole et transformation. Certaines pratiques, a dit la directrice générale Aisha Issa, devront par exemple être adaptées pour répondre aux enjeux climatiques. Crédit photos : Caroline Morneau/TCN
L’ITAQ sera appelée à collaborer, notamment pour ce qui relèvera des volets production agricole et transformation. Certaines pratiques, a dit la directrice générale Aisha Issa, devront par exemple être adaptées pour répondre aux enjeux climatiques.

Pas question d’obliger les institutions à acheter local

Liza Frulla a quant à elle insisté sur l’importance de faire de la recherche au niveau de la distribution de produits et du marketing pour que l’offre et la mise en marché soient arrimées aux attentes des consommateurs. La promotion de la qualité des produits locaux auprès des grands acteurs institutionnels est également essentielle, croit-elle.

Mais devrait-on aller plus loin en obligeant l’achat local de la part de ces joueurs? « Ça ne donne rien de les forcer, est-elle persuadée. Il faut les accompagner. Si les grands acteurs s’y mettent, les autres vont suivre. Mais il faut aussi que l’approvisionnement soit là. »

Pour s’inscrire à la consultation publique, un formulaire accessible à l’adresse itaq.ca/consultation-publique-itaq-ithq doit être rempli avant le 8 juin, après quoi une confirmation sera transmise, précisant la date et l’heure de l’audition. Les consultations auront lieu le 14 juin au campus de l’ITAQ à La Pocatière et le 16 juin à celui de Saint-Hyacinthe. Selon les résultats, les deux organisations concernées concocteront un plan d’action qui devrait être connu à l’automne.