Cibler ses objectifs, choisir un modèle, évaluer les coûts… Quand vient le temps de s’équiper, une question en entraîne une autre. Survol des recommandations d’experts pour mieux se lancer dans l’aventure du drone.

« Que vous soyez un producteur ou une entreprise de produits et services agricoles, le mieux pour débuter, c’est toujours de faire affaire avec une entreprise spécialisée », suggère le coordonnateur aux ventes chez DroneXperts, Mathieu André Falardeau. Selon lui, les experts font gagner du temps – et bien des maux de tête – aux futurs pilotes, parce qu’ils connaissent les exigences réglementaires, vulgarisent les termes techniques et encadrent l’apprentissage.

Pour mieux cibler les besoins de ses clients, Mathieu André Falardeau les invite à se poser les bonnes questions. « De quel type de données le producteur a-t-il besoin? Quel sera l’environnement de travail? C’est le genre d’informations qu’on a besoin de connaître pour faire les bons choix. »
Un producteur qui a besoin de voir l’état de santé de ses parcelles, mais qui désire aussi faire du calcul de volume et de l’inspection thermique, aura besoin de plusieurs drones ou d’un appareil sur lequel on peut changer les capteurs. « Par exemple, le DJI Mini 2 prend de belles photos, mais ne permet pas de faire la carte topographique d’une superficie. Le planificateur de vols automatisés n’est quant à lui pas disponible avec tous les drones », explique-t-il.
L’autonomie de vol, également, diffère selon les modèles. Un champ d’une grande superficie ne pourra probablement pas être couvert en une seule charge de batterie, ce qui risque d’allonger le temps des tâches. Dans ce cas, un modèle ayant une plus grande autonomie est à considérer.

La clé : trouver le bon fournisseur

Grande surface ou détaillant spécialisé? « Les magasins à grande surface feront l’affaire si vous êtes à la recherche d’un drone récréatif pour prendre des photos et des vidéos », mentionne le fondateur de Drone Action 360, Stéphane Laurin. Mathieu André Falardeau met toutefois en garde : un conseiller mal informé pourrait vous faire investir dans un appareil qui n’est pas approprié à vos besoins.

« Par exemple, le temps de vol indiqué sur les boîtes est souvent de 31 minutes. Mais nous savons très bien que cette information est biaisée, avise-t-il. Les conditions météorologiques vont toujours empêcher le drone de voler à son plein potentiel (pression atmosphérique, humidité, vents, etc.). » Selon lui, il s’agit de petits détails, pourtant très importants, qui pourraient être négligés par des vendeurs non spécialisés. Les services connexes tels que la réparation, la maintenance ou le service après-vente sont importants à considérer dans le choix du fournisseur.

S’équiper ou embaucher un expert?

« Pour une entreprise agricole d’envergure qui possède un service informatique, l’achat du drone et son processus d’intégration sont plus envisageables à l’interne, souligne le fondateur de Drone Des Champs, Nicolas Deschamps. Ces entreprises ont généralement plus de moyens financiers et techniques qu’un producteur seul sur son exploitation. » En cas de manque de main-d’œuvre, dit-il, externaliser le service devient une option avantageuse. Encore faut-il que le fournisseur se trouve à distance raisonnable, sans quoi les coûts de déplacement feront rapidement grimper le prix de la soumission. « Si vous désirez que la fréquence de vos missions par drone soit d’une, deux ou trois fois par an, le retour sur investissement ne sera probablement pas avantageux à court terme si vous achetez la technologie », ajoute Mathieu André Falardeau.

À quel prix?

Étant donné que le prix du service dépend de plusieurs facteurs externes, il est difficile d’établir une estimation précise. « Par exemple, le Phantom 4 Multispectral est au coût de 8 119 $. En plus de cela, vous devez déterminer s’il est nécessaire de suivre une formation, d’acheter un logiciel de traitement, des batteries ou des accessoires supplémentaires », ajoute Mathieu André Falardeau. Les experts recommandent donc aux producteurs d’évaluer différents scénarios d’achat, de location et de service pour trouver celui qui répond le mieux à leurs besoins, comme ils le font avec n’importe quel type d’équipement agricole. 

Noémie Ferland, collaboration spéciale

Ce texte a été publié dans notre cahier L’UtiliTerre du mois de février 2022.