Vie rurale 15 février 2022

Tout une lignée de producteurs et d’encanteurs

Le moindre qu’on puisse dire c’est que la passion d’Alfred Boulet pour l’agriculture s’est propagée dans la famille. La grande majorité de ses descendants évolue dans le milieu. Son fils Simon et son petit-fils Kevin ont pris la relève de sa ferme laitière et de l’érablière, alors que ses enfants Johanne, et Pierre assurent la relève d’Encans Boulet avec deux petits-enfants. Plusieurs ont aussi leur ferme, dont les enfants de Johanne, qui ne se verraient pas faire autre chose.

Nom : Alfred Boulet
Année d’intronisation au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec : 2011

Fils de parents agriculteurs à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, dans Chaudière-Appalaches, Alfred Boulet a acheté sa ferme en 1960 à l’âge de 21 ans avec l’ambition de posséder un troupeau Holstein de race pure. Avec sa conjointe et leurs sept enfants, ils ont toujours travaillé pour que le troupeau atteigne les plus hauts niveaux. En 1985, constatant l’intérêt de sa progéniture pour le secteur, Alfred Boulet a fondé l’entreprise Encans Boulet. Pour les impliquer, il a instauré un nouveau concept d’encan avec forfait clé en main. L’homme a aussi été juge et a présidé l’Exposition agricole de Montmagny.   

« On continue de faire évoluer la ferme avec la même passion que mon grand-père », affirme Kevin Boulet, 34 ans, qui a rejoint son père Simon à la direction de la Ferme Boulet, située à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, dans Chaudière-Appalaches. Ces derniers ont reçu une troisième mention de Maître-Éleveur en 2020. Alfred et Simon avaient aussi reçu cette mention auparavant. Le petit-fils souligne que son grand-père a toujours un grand intérêt pour ce qui se passe à la ferme et prend quotidiennement des nouvelles par téléphone ou en se rendant sur place.

La ferme familiale compte aujourd’hui 400 têtes et l’érablière, Boulet Délices à l’érable, 10 000 entailles. Kevin souligne vouloir continuer la croissance et éventuellement robotiser la ferme laitière.

Des encans virtuels

Du côté d’Encans Boulet, un virage numérique, souhaité depuis longtemps, a été entrepris dans la dernière année. « Ça faisait au moins 15 ans que j’en parlais et que je demandais à Holstein Québec de créer une plateforme », relate Johanne, mentionnant qu’il est révolu le temps où tout le monde était présent à un encan. Selon elle, la formule à distance est appréciée par les clients qui manquent souvent de temps.

La dame souligne aussi l’importance de son frère Pierre dans l’entreprise. Celui-ci est notamment juge pour des jugements d’envergure, dont celui de Madison, au Wisconsin. Il s’est aussi rendu récemment au Mexique à titre de juge. Sa sœur souligne que les gens lui font confiance puisqu’il « sait de quoi il parle ». L’entreprise fait aujourd’hui des encans dans différentes provinces du Canada.

Celle qui évolue depuis 35 ans dans le milieu des encans remarque que les femmes sont davantage visibles dans les encans qu’avant. « Les soins des animaux, c’est plus maternel. Ma mère était excellente. Elle aurait mérité un titre honorifique aussi », conclut-elle.


Ce portrait a été réalisé dans le cadre d’un dossier sur la relève de certains grands noms qui ont été intronisés au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec publié dans La Terre de chez nous du 5 janvier 2022.