Élevage 9 décembre 2021

Il vend ses veaux laitiers au moyen de publications humoristiques

L’un des propriétaires de la Ferme Hireault, de Tingwick dans le Centre-du-Québec, s’amuse depuis près d’un an à diffuser des annonces humoristiques sur Facebook pour vendre ses veaux laitiers. Une approche qui semble efficace, mais qui procure surtout un grand divertissement aux internautes, selon les commentaires générés par les publications.

« Je fais ça surtout pour m’amuser. Je me fais rire moi-même, des fois. La vente est un peu accessoire », confie l’auteur des annonces, Sylvain Hinse.

Dans une publication datant du 2 novembre, il partage notamment un secret aux internautes à propos de Loucye, une génisse qui se prend pour une Holstein rouge pure race et de grande valeur. Son père est en fait un taureau Lineback, et sa mère, une Holstein noire et blanche.

« Elle ne le sait pas et elle se prend pour une Hostein rouge! […] Depuis sa ­naissance (29 octobre 2021), elle s’imagine d’une valeur inestimable… En fait, elle vaut 150 $! », peut-on lire.

Une autre annonce rapporte une prétendue « étude » de l’Université Bréige en Irlande publiée dans La Taure de chez vous, qui démontre que les veaux de la Ferme Hireault rendent leurs acquéreurs « plus riches et heureux ».

Dans une troisième publication, M. Hinse présente les coupes originales que ses animaux arborent « style Matante Margo avec son toupet crêpé » ou encore « style Manon, capitaine de son équipe de ringuette ». Cette blague, qui ne vise pas directement la vente de veau, a été partagée à plusieurs reprises et mousse la visibilité de la page de la ferme.

« Je reçois des messages de producteurs qui me disent : “T’as pas idée du soleil que ça met dans ma journée.’’ Je me rends compte de l’isolement que plusieurs vivent. J’ai l’impression que mes publications leur font du bien », dit-il.

Rachat de la ferme de son père à l’abandon depuis 10 ans

Sylvain Hinse a racheté la ferme de son père à Tingwick, il y a neuf ans, avec sa conjointe Caroline Perreault. Celle-ci était à l’abandon depuis 10 ans. « Ça n’a pas été facile parce qu’on partait de zéro, même qu’on partait de -1 », se souvient l’agriculteur qui a néanmoins persévéré. Neuf ans plus tard, il détient 38 kilos de quota laitier. Son troupeau est essentiellement composé de vaches Suisses-Brunes et de Jerseys. Actuellement, le couple doit encore travailler à l’extérieur de la ferme en parallèle pour joindre les deux bouts, mais n’abandonne pas son objectif de vivre de la production laitière. « La rentabilité, ça s’en vient tranquillement. La hausse du prix des intrants nous donne l’impression de faire du surplace un peu dernièrement, mais ça s’améliore », conclut le producteur.