Vie rurale 30 octobre 2021

Un accompagnement personnalisé et permanent, même à l’étranger

Les retards de préparation du passeport et autres tracasseries avec l’agence de recrutement du Guatemala ou du Mexique sont chose courante et peuvent retarder et même compromettre l’arrivée des travailleurs étrangers temporaires (TET) au Québec. Bien que cette bureaucratie parfois très compliquée soit la même pour toutes les entreprises maraîchères, les Fermes V. Forino et Fils ont décidé de s’y attaquer avec un groupe de fermes de son secteur.

« Notre solution à nous, c’est d’offrir un accompagnement personnalisé permanent à nos travailleurs jusque dans leur pays et toute l’année. Nos contacts peuvent même devenir hebdomadaires à mesure que le moment de l’arrivée approche. C’est notre façon de retenir nos bons employés », explique Mélanie Correia, la coordonnatrice des ressources humaines chez Produits frais FMS, un distributeur de Saint-Patrice-de-Sherrington, qui représente un groupe formé de trois fermes maraîchères (V. Forino et Fils, Les Jardins Ormstown et FMS Daigneault). On y engage 120 TET en été, 25 en hiver et une vingtaine de travailleurs québécois.

« Quand nos travailleurs étrangers temporaires terminaient leur séjour dans nos entreprises, nous leur disions au revoir et à l’an prochain! Après, c’était silence radio, plus de nouvelles », explique-t-elle. Selon la coordonnatrice, l’absence prolongée de suivis avec ces TET engendrait une série de problèmes qui nuisait à leur embauche la saison suivante. Le regroupement a voulu corriger cette situation.

Accompagnement

Les bonnes communications et l’accompagnement des travailleurs se poursuivent durant leur séjour en entreprise. Chacun d’eux reçoit sur son cellulaire son assignation pour le lendemain. Il sait ainsi dans quel champ se présenter et à quelle heure.

Fini les files d’attente pour puncher, c’est le chef d’équipe qui s’en charge. Il inscrit les heures d’arrivée et de sortie de chacun sur son cellulaire.

Tous les travailleurs peuvent joindre les ressources humaines via WhatsApp en tout temps. « Nous les aidons à régler les petits problèmes de santé, les blessures ou autres. Il en va de même pour les besoins de la famille qui est restée au pays », explique Mme Correia. Tous les moyens de communication sont utilisés, que ce soit les textos, le téléphone, la vidéo, les courriels, etc.

Comme le font de plus en plus d’entreprises, le regroupement favorise l’embauche des nouveaux travailleurs qui sont recommandés par des employés d’expérience. « Nous avons plusieurs pères et leurs fils, des frères, des oncles et des cousins. Beaucoup de noms de famille identiques. Nous tentons le plus possible de les loger dans les mêmes maisons, poursuit-elle. Il faut se mettre à leur place. Ce n’est pas si facile de vivre à plusieurs dans le même logement que des étrangers même s’ils sont du même pays. »

Consciente de l’importance de la bonne entente dans les maisons, Mélanie Correia passe les logements en revue pour s’assurer que chacun a fait sa part de ménage. « C’est le moment où il faut mettre beaucoup de gants blancs », ­souligne-t-elle toutefois.

Les Fermes V. Forino et Fils ont été sélectionnées par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA de la Montérégie pour représenter l’ouest de cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, source d’inspiration en gestion des ressources humaines, une initiative d’AGRIcarrières.