Vie rurale 25 août 2021

Des initiatives pour le partage de machinerie agricole

Difficile d’évaluer la quantité d’équipements sous-­utilisés dans les fermes, mais des initiatives se multiplient pour éviter le gaspillage en matière de machinerie agricole.

« On est plusieurs membres de la coopérative à utiliser le même équipement », précise Christian Dionne, producteur de grandes cultures, acériculteur et président de la CUMA du lac Saint-Pierre, récemment lancée dans le secteur de Nicolet dans le Centre-du-Québec.  « Le but des CUMA, c’est de se regrouper pour s’offrir des machines performantes qu’on ne pourrait pas se permettre d’acheter seul, dit-il. L’un de nos membres s’est lancé dans la production laitière; il a d’autres priorités que de s’acheter de la machinerie. »

La jeune organisation compte neuf membres qui ont versé leur part sociale de 400 $ et participent à l’achat d’équipements selon leurs besoins. Jusqu’à présent, le groupe s’est offert un rouleau à terre et un semoir à plantes fourragères, puis magasine un épandeur ­d’engrais pour l’an prochain. De nouvelles CUMA ont ainsi été créées dans ­plusieurs régions au cours des derniers mois, le plus souvent à l’initiative d’exploitants de petites fermes en mal d’équipement. « Ce n’est pas parce qu’on est petit qu’on ne peut pas avoir de la machinerie performante », fait valoir Christian Dionne. 

Marek Spacek
Marek Spacek

Une plateforme virtuelle communautaire

Il y a également l’option de la location d’équipements chez d’autres producteurs et c’est ce que favorise la plateforme virtuelle communautaire Exagrange, récemment créée par le jeune entrepreneur Marek Spacek pour favoriser la location d’équipements, de bâtiments et même de terres dans les milieux agricoles et forestiers. « Les avantages de la location sont nombreux, autant pour le locataire que le locateur, dit-il. C’est une pratique qui favorise l’économie circulaire : il y a moins d’appareils neufs qui sont vendus et surtout moins de machinerie inutilisée. Pour le locataire, ça peut faire une énorme différence parce qu’il s’endette moins, donc subit moins de pression. Un producteur pourrait alors se montrer moins réticent à essayer un nouveau type de cultures en sachant qu’il n’a pas à investir de grandes sommes dans la machinerie. »

L’inscription et l’utilisation de la plateforme sont gratuites. Il n’y a pas de frais mensuels ni de frais d’activation. Les revenus de la plateforme proviennent d’un pourcentage prélevé sur les transactions complétées entre les utilisateurs. « Nous ne sommes pas en concurrence avec les CUMA, affirme Marek Spacek. Au contraire, les coopératives peuvent même louer leurs équipements à d’autres ­producteurs et ainsi générer des revenus. » Autant d’initiatives pour réduire le nombre de machines inutilisées en bordure des champs et des bâtiments.