Actualités 19 mai 2021

Récolte d’asperges précoce, mais progressive

Plusieurs producteurs ont commencé la vente d’asperges à la ferme la semaine dernière. Dans certaines régions, la récolte a débuté bien à l’avance par rapport à la normale.

« Ça a l’air à vouloir partir », a témoigné la productrice Cindy Maes, de Saint-Étienne-des-Grès en Mauricie. Cette dernière a été en mesure d’ouvrir son kiosque le 8 mai, soit dix jours plus tôt que d’habitude. « Ça a commencé à pousser tranquillement pas contre; on n’a pas de rush comme l’an dernier où il s’était mis à faire chaud d’un coup », a-t-elle ajouté. La productrice ne se retrouve donc pas dans l’urgence d’embaucher des étudiants en renfort pour la récolte. La plupart de ses travailleurs étrangers, par ailleurs, sont déjà arrivés et prêts à se mettre à la tâche.

Sylvie St-Yves a perdu 1,6 hectare d’asperges dont la levée a été précoce, en raison de gels. Photo : Gracieuseté de Sylvie St-Yves
Sylvie St-Yves a perdu 1,6 hectare d’asperges dont la levée a été précoce, en raison de gels. Photo : Gracieuseté de Sylvie St-Yves

Même son de cloche du côté de Louis-Marie Jutras, producteur à Sainte-Brigitte-des-Saults dans le Centre-du-Québec. « Ça se passe bien. On a même de l’avance. L’avantage cette année, c’est que ça pousse progressivement. Il y a donc moins de chances d’en perdre », a souligné celui qui a commencé la récolte d’asperges le 2 mai. Normalement, elle s’effectue plutôt à partir du 10 à sa ferme.

Quelques malchances

Sylvie St-Yves, également productrice à Saint-Étienne-des-Grès, se réjouissait le 13 mai de pouvoir commencer la vente d’asperges à l’avance. La levée précoce du légume toutefois, en raison du mois d’avril très chaud, entraîne des risques. « J’ai un champ de 4 acres [1,6 hectare] où j’ai perdu toutes mes asperges, avec les gels qu’on a eus au début mai. La levée était trop avancée et ça a gelé », a-t-elle raconté.

C’est le deuxième printemps de suite que l’agricultrice observe plusieurs nuits de gel consécutives qui nuisent à ses cultures. « Encore cette nuit [le 12 mai], on a eu des températures sous zéro. Ça ne lâche pas. Au moins, il annonce beau dans les prochains jours. Ça devrait bien se passer pour la suite », s’est néanmoins consolée celle qui a aussi perdu en raison du froid des primeurs de choux-fleurs plantées il y a un mois. « On est en train de planter de nouveau. On n’a pas le choix; on continue! »

Mario Rondeau, producteur dans Lanaudière, a quant à lui joué de malchance pour l’accueil de ses travailleurs mexicains, dont certains ne viendront pas comme prévu, notamment en raison de problèmes bureaucratiques et de visas. D’autres par ailleurs étaient toujours en quarantaine au moment de mettre le journal sous presse. Résultat : il n’en comptait que 14 « au travail » le 13 mai, alors qu’il en avait demandé 23. Il disposait également de l’aide d’étudiants appelés en renfort. « Une chance que ça commence tranquillement pour la récolte. Pour l’instant, on maîtrise la situation, mais j’ai peur de manquer de main-d’œuvre quand ça va commencer pour vrai, et d’être obligé d’en laisser aux champs. C’est une question de jours », s’est-il inquiété.

Le producteur a d’ailleurs lancé un appel à tous sur Facebook le 11 mai pour le recrutement de travailleurs locaux. Il a aussi demandé l’aide du centre d’emploi agricole de sa région. « On verra ce que ça donne », a-t-il lancé.