Vie rurale 25 mars 2021

La santé mentale scrutée sous l’angle de la famille

Une étude en cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières veut tracer un portrait psychologique des agriculteurs en explorant le lien entre santé mentale et situation conjugale. Les conclusions, prévues dans un an, permettront entre autres d’évaluer si les ressources d’aide en place sont efficaces ou s’il y a lieu d’en développer d’autres.

« Jusqu’ici, les études ont bien documenté la santé mentale en lien avec le mode de vie agricole et ses enjeux économiques, mais aucune grande enquête ne s’est encore penchée spécifiquement sur le lien entre santé mentale, fonctionnement familial et vie conjugale », explique Maxime Hébert, étudiant au doctorat en psychologie, qui fait partie de l’équipe de chercheurs du projet piloté par la professeure Lyson Marcoux. « Et pourtant, ajoute-t-il, la vie de famille et le travail des agriculteurs sont souvent imbriqués l’un dans l’autre. »

Pour arriver à mesurer de manière plus précise l’impact que peut avoir ce facteur sur la santé mentale, l’étude cible un moment clé, soit celui de la transition vers la retraite ou vers l’achat d’une ferme. « Tout simplement parce que le transfert de ferme est un moment très stressant qui fait ressortir les traits de personnalité de chacun », illustre William Laporte, également étudiant au doctorat faisant partie de l’équipe de recherche.

À terme, les résultats de l’étude pourraient permettre de savoir si les services en place, principalement ceux offerts par les travailleurs de rang et les sentinelles, c’est-à-dire les personnes qui s’engagent volontairement pour prévenir le suicide dans le domaine agricole, suffisent à couvrir les besoins du secteur. Les résultats pourraient aussi servir à bonifier la formation des intervenants psychosociaux et des psychologues qui ne connaissent pas la réalité du milieu agricole.

Formulaire en ligne

Les propriétaires d’entreprises agricoles ou leur conjoint, qui sont en train de céder ou ont cédé les parts de leur entreprise, ou qui sont en voie d’en acquérir, peuvent participer à l’étude en répondant de manière confidentielle à un questionnaire en ligne qui demande une implication de 45 à 60 minutes. Les agriculteurs et agricultrices en couple, tout comme ceux qui sont célibataires, sont admissibles. Le questionnaire est accessible à l’adresse bit.ly/3c2cVwA