Élevage 26 octobre 2020

Un cas d’infection à deux maladies infectieuses invite à la prudence

Un cas positif d’infection à la Mycoplasma gallisepticum (MG) et à la Mycoplasm synovias (MS) a été déclaré dans une basse-cour de L’Épiphanie, dans Lanaudière. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de ­l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a lancé un appel à la vigilance à cet égard le 9 octobre pour éviter que les maladies se propagent aux élevages avicoles voisins.

Signes à surveiller chez les volailles

  • Enflure des sinus sous les yeux
  • Respiration bruyante semblable à des claquements
  • Écoulements des narines et des yeux
  • Diminution de la production d’œufs
  • Croissance réduite, mauvais état physique
  • Mortalité variable

Source : MAPAQ

Bien qu’elles ne comportent aucun risque pour l’humain et pour la salubrité des œufs ou de la viande, ces infections bactériennes contagieuses peuvent avoir des répercussions économiques importantes sur les élevages commerciaux. « Car contrairement à la laryngotrachéite infectieuse, maladie pour laquelle il existe un vaccin, il n’y a aucune protection contre la MG et la MS, explique l’agronome Martin Pelletier, coordonnateur de l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA). De plus, les animaux infectés qui guérissent demeurent  porteurs de la maladie toute leur vie, si bien qu’ils peuvent contaminer d’autres volailles en santé. Conséquemment, lorsqu’un élevage est touché, il faut sans tarder procéder à la mise en quarantaine des oiseaux infectés en vue de l’abattage », précise-t-il.

Cas fréquents dans les basses-cours

Martin Pelletier
Martin Pelletier

Selon M. Pelletier, les cas de MS et de MG sont chose courante dans les basses-cours. Des dizaines de foyers d’infection ne seraient d’ailleurs ni détectés ni signalés, avance-t-il, parce que le coût du dépistage, qui doit être fait par un vétérinaire, est souvent plus élevé que la valeur de l’animal. « Le principal risque est donc que la maladie voyage vers d’autres élevages. Ça peut être par aérosol, par le fumier, ou simplement par contact direct, par exemple avec les bottes de quelqu’un qui visite l’élevage infecté », énumère l’expert.

Du côté de l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC), on ne lésine pas avec le risque. Dès qu’un cas de MG est déclaré, que ce soit dans un petit élevage ou un plus gros, l’avis du MAPAQ est systématiquement relayé à tous les membres et partenaires. « Nous fonctionnons comme ça depuis  2006. On travaille tous dans le même sens afin de minimiser les risques de contagion et d’éviter une crise potentielle », indique le président-directeur général, Sébastien Lacroix. 

Dernières grandes éclosions

Les dernières éclosions importantes de MG et de MS dans les élevages commerciaux remontent à l’hiver 2019, dans deux fermes de la région de Saint-Hyacinthe, et en 2018, à Saint-Félix-de-Valois. « Ça fait presque deux ans qu’il n’y a pas eu de nouvelles grandes éclosions comme celles-ci. On se croise les doigts pour que ça continue comme ça », conclut M. Pelletier.