Régions 31 août 2020

Un nouveau vétérinaire pour l’Abitibi

VAL-D’OR — Un nouveau vétérinaire pour gros animaux s’installera de façon permanente en Abitibi. La nouvelle permet aux producteurs de la région de pousser un soupir de soulagement, eux qui ont dû se contenter d’une rotation de vétérinaires-remplaçants au cours des derniers mois.

Le Dr Anthony Tessier, qui pratique actuellement dans les Hautes-Laurentides, entrera en service au Bureau vétérinaire de l’Abitibi le 6 septembre. L’annonce de son arrivée a eu un effet bœuf sur les réseaux sociaux. Réjouis, plus de 1500 internautes l’ont partagée sur leur page Facebook. « J’ai été surpris de l’engouement. Le besoin est encore plus là que je pensais », réalise le vétérinaire.

Il faut dire que l’Abitibi s’est retrouvée dans une situation déplorable au cours des derniers mois. En mars, le Dr Paul Gervais, seul vétérinaire pour gros animaux de l’Abitibi, a tiré sa révérence après 40 ans de pratique. Au début avril, le Bureau vétérinaire de l’Abitibi a été créé pour prendre la relève, grâce à une banque de vétérinaires remplaçants et volontaires. On lui doit le recrutement du Dr Tessier.

Espoirs et craintes

« C’est une très bonne nouvelle. Ça va sûrement sécuriser et inciter de potentielles entreprises qui voudraient se lancer dans le bovin », croit le président régional du Syndicat des producteurs bovins, Vincent Boisvert.

À la ferme laitière Tenville de Val-d’Or, la famille est soulagée. « On s’est tourné vers d’autres outils, comme les tests de gestation Gestalab avec Lactanet, mais dorénavant, on va reprendre avec le vétérinaire. On va avoir besoin d’une visite de routine pour nos animaux », mentionne la copropriétaire Guylaine Breton. « Ce que je crains par contre, c’est qu’il soit tout seul », rajoute son mari, Paul Tenhave, qui s’inquiète de la surcharge de travail pour le nouveau venu.   

Sachant qu’il est attendu avec impatience, Anthony Tessier est motivé. Il se veut aussi rassurant sur la disponibilité du service, bien qu’il soit le seul en permanence dans la région. « Le bureau vétérinaire de l’Abitibi va m’épauler », promet-il. Des vétérinaires-remplaçants continueront de venir pour offrir un service plus complet et lui donner du répit. « Le but, c’est que je m’implante à long terme. Ce n’est pas de me brûler et de partir dans quatre mois en pleurant », illustre le vétérinaire.

Seulement pour les bovins

Comme l’embauche de Dr Tessier est rendue possible grâce à un financement du ministère de l’Agriculture, les soins seront presqu’exclusivement consacrés aux bovins. Les propriétaires de chevaux sont donc grandement déçus, d’autant plus que le vétérinaire a les compétences requises pour la pratique équine. « On pensait repartir notre élevage, mais on va encore mettre ça sur la glace », déplore Mélyna Lafleur, de l’écurie la Crinière d’Or.