Régions 24 août 2020

Des paniers de légumes pour les réfugiés

RIMOUSKI — La Ferme de la Dérive, une entreprise maraîchère de Rimouski, fournit des paniers de légumes biologiques à 12 familles de réfugiés par l’entremise de l’organisme Accueil et intégration Bas-Saint-Laurent (AIBSL), responsable du soutien aux réfugiés depuis que Rimouski est devenue une ville d’accueil officielle en 2017.

Le projet a débuté lorsque la coordonnatrice des bénévoles chez AIBSL, Colette Schoonbroodt, a pris connaissance de l’offre d’une des membres de la Ferme de la Dérive, Élodie Beaulac-Labelle, à certains organismes communautaires. « Elle offrait des paniers d’une valeur de 25 $ pour seulement 5 $, mais souhaitait joindre une mission éducative à son projet. J’ai sauté sur l’occasion. […] On veut que nos nouvelles familles apprivoisent nos fruits et nos légumes et qu’ils apprennent à les apprêter », explique Mme Schoonbroodt. 

Les 12 familles sélectionnées pour ce projet regroupent 49 personnes originaires d’Afrique et d’Amérique du Sud, qui pourront se nourrir, mais aussi échanger autour de l’agriculture locale.

« C’est une très belle initiative. Je les remercie de nous donner de bons légumes comme ça. C’est très apprécié », commente Véronique, originaire de la Côte d’Ivoire. Elle a été la première à se présenter avec ses deux enfants à la distribution initiale du 4 août.

Une mission éducative

Par cette initiative, la Ferme de la Dérive souhaite rendre abordable la nourriture saine et écologique pour les personnes en situation de précarité. « Nous nous sommes donné comme mission de combattre la précarité alimentaire et d’aider les gens ayant des limitations, notamment les immigrants », explique Gabriel Leblanc, de l’entreprise qui en est à sa troisième année de production.  « J’avais commencé des ateliers culinaires l’été dernier au Marché public de Rimouski. Les nouveaux arrivants n’avaient jamais mangé de prunes. Ils ne connaissaient pas non plus le brocoli, le chou-fleur, le navet, le radis et le persil. Dans leur culture, ils font tout bouillir avant de braiser et ils utilisent les feuilles des haricots comme si c’était des épinards », précise Colette Schoonbroodt, d’Accueil et intégration Bas-Saint-Laurent.

Cette dernière a constaté que l’alimentation transformée ou en conserve intéresse peu les nouveaux arrivants. Ceux-ci préfèrent les aliments frais ou secs, qui leur permettent de cuisiner davantage les spécialités de leur pays d’origine. 

Alexandre D’Astous, collaboration spéciale