Vie rurale 22 juin 2020

Un projet pour mieux connaître les abeilles sauvages dans les champs

Bien que les abeilles sauvages jouent un rôle important dans la pollinisation des cultures, les chercheurs possèdent peu de données à leur sujet. Un projet de l’Université Laval mise sur la contribution des agriculteurs pour en apprendre davantage sur ces précieux alliés.

Des quelques 900 espèces d’abeilles sauvages du Canada, on estime qu’entre 300 et 350 sont présentes dans la province. Mais contrairement aux abeilles domestiques, les données qui les concernent sont très parcellaires. Plusieurs espèces seraient par ailleurs en déclin, notamment en raison d’une perte d’habitat et de l’utilisation massive de pesticides.

Agriculteurs recherchés

Le projet de recherche Abeilles citoyennes, initié par Amélie Gervais, détentrice d’un doctorat en biologie végétale de l’Université Laval, et Sabrina Rondeau, candidate au doctorat en sciences environnementales de l’Université de Guelph, souhaite remédier à la situation en dressant un premier portrait de la situation de ces insectes pollinisateurs au Québec. Pour ce faire, l’équipe du projet  solli­cite la participation de producteurs agricoles et de résidents de ­secteurs ruraux.

« En faisant participer des gens dans plusieurs régions du Québec, ça augmente notre capacité de couvrir l’ensemble du territoire et de dégager un portrait aussi réaliste que possible », explique Anne Leboeuf, la responsable des communications du projet.

Pendant deux ans, les participants devront récolter une fois par mois des insectes à l’aide de pièges – des bols remplis d’une eau savonneuse – installés sur leur terrain, puis les conserver au congélateur. Les participants fourniront également aux chercheurs certaines informations comme le milieu où ont été installés les pièges. À la fin de la saison, les insectes capturés seront analysés en laboratoire. L’équipe du projet communiquera par la suite le nom des espèces qui butinent sur la propriété de chacun des participants.

« L’analyse des données nous permettra de documenter la diversité des abeilles sauvages sur le territoire, de connaître leur répartition géographique et d’évaluer leur abondance. Cela nous aidera aussi à identifier les types d’aménagement qui favorisent une plus grande diversité de pollinisateurs pour ensuite en faire la promotion », précise Anne Leboeuf.

La participation des agriculteurs au projet est d’autant plus pertinente puisque ceux-ci bénéficient d’importants services rendus par ces insectes. En effet, les abeilles sauvages jouent un rôle majeur dans la pollinisation de plusieurs cultures fourragères et maraîchères, en complémentarité avec le travail des abeilles domestiques. 

Les citoyens désireux de participer au projet peuvent s’inscrire à l’adresse abeillescitoyennes.ca