Régions 12 juin 2020

Un congé sans solde pour aider aux champs

Pendant dix semaines cet été, Yourianne Plante troquera son emploi « en télétravail à l’air conditionné » pour celui d’ouvrière agricole. Comme bien des Québécois, elle s’est demandé comment elle pourrait se rendre utile durant la crise générée par la COVID-19. L’idée de joindre les rangs du personnel en CHSLD lui a effleuré l’esprit, mais les astres se sont plutôt alignés pour qu’elle se retrouve au champ.

« La réflexion a été assez spontanée et rapide, explique l’ancienne directrice générale de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec (APFFQ), devenue directrice des communications et affaires publiques chez Éco Entreprises Québec. Je me suis dit que j’avais deux bras et que j’étais en santé; j’avais envie d’apporter ma contribution en cette période de pandémie. »

Les cinq ans qu’a passés Yourianne à la tête de l’APFFQ – jusqu’en avril 2019 – lui ont permis de créer des liens d’amitié avec Josiane Cormier, relève de la ferme maraîchère familiale Cormier, située à L’Assomption dans Lanaudière. Les deux jeunes femmes ont eu ­l’occasion d’échanger ce printemps et Josiane avait mentionné avoir des problèmes de recrutement de main-d’œuvre.

Un employeur ouvert

« C’est à ce moment que le déclic s’est fait dans mon esprit. J’ai demandé à Éco Entreprises Québec un congé sans solde. Je dois dire que mon employeur s’est montré très compréhensif. L’équipe s’est organisée au niveau de la planification du travail pour que les tâches soient réparties pendant mon absence », témoigne Yourianne, qui offrira son aide à la Ferme Cormier entre le 22 juin et le 28 août.

Si sa sœur a été propriétaire d’une ferme biologique et qu’elle a connu le travail au champ, l’ancienne directrice de l’APFFQ confie que ce sera « une première à temps plein » pour elle. Elle admet avoir une bonne idée de ce qui l’attend, mais ajoute du même souffle qu’elle aura beaucoup à apprendre.

Pas une expérience bucolique

« Je suis consciente de la difficulté que tout cela représente comparativement à un travail de bureau. Ce ne sera pas une expérience bucolique, mais j’ai décidé d’y aller avec toute ma bonne volonté, lance Yourianne. J’apprécie énormément les producteurs agricoles; j’ai envie de donner un coup de main et je sentais que ma place était au champ cet été compte tenu de la situation très ­critique qui se vit. »