Élevage 6 mai 2020

Un prix fixe pour l’agneau lourd

Afin de donner du répit à l’ensemble de la filière en cette période d’incertitude provoquée par la COVID-19, les Éleveurs d’ovins du Québec (LEOQ) ont réussi à établir un prix fixe pour l’agneau lourd avec l’accord de leurs acheteurs.

Dès la semaine du 4 mai, les producteurs recevront 10,50 $ du kilo de carcasse pour leurs bêtes, et ce, jusqu’à la fin de l’année. Il s’agit d’une première, alors qu’habituellement, le prix fluctuait aux six semaines ainsi que de façon hebdomadaire en fonction du marché. Ce prix pouvait passer de 9 $ en période de creux (de novembre à mars) à 12 $ en période de pic (d’avril à août avec les Pâques chrétienne et juive, le Ramadan et l’Aïd el-kebir).

Le prix fixé reflète le prix moyen du kilo de carcasse des deux dernières années. Le président des LEOQ, Pierre Lessard, ne cache pas sa joie d’en être arrivé à la « plus belle entente qu’on ne pouvait pas avoir » en ce contexte de crise. Selon ­l’éleveur de Tingwick, dans le Centre-du-Québec, les transformateurs, les grandes chaînes et les boucheries seront ainsi en mesure de mieux planifier leur approvisionnement en fonction de ce prix fixe.

« Il faut envoyer [cette entente] à la Régie pour fin d’approbation, mais c’est comme une lettre à la poste », estime pour sa part le directeur général des LEOQ, Jean-Philippe Deschênes-Gilbert.

Réaction positive

Le producteur ovin Marie-Antoine Roy, de Newport en Estrie, appuie à 100 % cette décision. « Même si le prix montait de beaucoup [en période de pic], ça va nous sécuriser et on va pouvoir continuer à développer nos marchés », témoigne-t-il.

Du côté de Montpack international, l’un des plus grands transformateurs de veau et d’agneau, on n’avait pas de commentaires à émettre relativement à cette entente. Le président de l’entreprise, Alexandre Fontaine, souligne toutefois la forte demande pour l’agneau depuis le début du Ramadan le 23 avril.