Élevage 28 avril 2020

Des économies grâce à son chargeur de dindes

Le producteur avicole Guillaume Côté ne regrette pas du tout l’achat qu’il a fait il y a cinq ans afin d’économiser temps et argent et de faciliter les opérations de chargement des dindes qui doivent prendre la route vers l’abattoir.

Le propriétaire de Côté Plume, à La Présentation en Montérégie, a donc investi en 2015 environ 160 000 $ dans le modèle TA800 de CMC Industries. Lui et son voisin, le président des Éleveurs de volailles du Québec Pierre-Luc Leblanc, sont les deux seuls éleveurs dans la province à avoir ce genre de chargeur de dindes 100 % automatisé.

Le producteur avicole Guillaume Côté pose devant son chargeur de dindons TA800 de CMC Industries. Photos : Gracieuseté de Guillaume Côté
Le producteur avicole Guillaume Côté pose devant son chargeur de dindons TA800 de CMC Industries. Photos : Gracieuseté de Guillaume Côté

M. Côté possède cinq installations qui lui permettent d’élever environ 5 000 dindons lourds par trimestre. Chaque année, il doit donc prévoir environ 25 opérations de chargement pour transporter les dindons arrivés à maturité vers l’abattoir.

Avant de se munir de cet imposant appareil d’une longueur de 44 pieds, l’éleveur attendait les équipes engagées par l’abattoir pour venir faire l’attrapage manuel des bêtes pour les chargements. « Maintenant, c’est nous qui avons cette responsabilité [avec le chargeur automatisé]. C’est un défi pour la gestion des horaires, mais ça vaut la peine », souligne le producteur.

Afin d’entreposer 5 000 dindons dans les camions, il faut calculer jusqu’à cinq heures de travail pour l’équipe de trois ou quatre employés à la ferme, alors qu’une équipe externe pouvait dépêcher neuf employés pour faire le même travail manuellement. En fait, grâce à son chargeur, il estime avoir réduit de 50 % ses frais d’opérations annuels. Il n’a plus besoin de recourir à une équipe complète d’attrapeurs de dinde, d’autant plus que les opérations manuelles (calculées au kilo) coûtent de plus en plus cher année après année.

Mais selon lui, ce ne sont pas tous les producteurs qui pourraient se permettre un tel investissement et le rentabiliser. « Il faut avoir un certain niveau de kilos pour amortir les coûts de l’appareil et d’entretien », reconnaît-il.

Fonctionnement et attrait

M. Côté indique qu’il a fallu environ deux ans à son équipe et lui pour perfectionner leur technique, car même si tout est automatisé, il faut aider les dindons, en groupe d’environ 40 bêtes, à se rendre jusqu’à l’appareil muni d’un convoyeur à tapis. Ensuite, on s’assure qu’elles restent couchées sur le tapis jusqu’à ce qu’elles aboutissent dans les cages entreposées dans le camion.

L’éleveur croit que les abattoirs qui embauchent des équipes externes pour l’attrapage manuel chez les producteurs devraient évaluer la possibilité de se procurer ce type d’appareil. D’autant plus que certaines bêtes font maintenant près de 20 kilos, ce qui alourdit réellement la tâche physique pour les employés. « Il y a des entreprises qui ont de la misère à trouver du personnel pour certaines bâtisses, car certaines conventions ne permettent pas aux employés de soulever des bêtes de plus de 18 kilos », indique-t-il.

Par ailleurs, toujours selon lui, l’appareil fonctionne bien pour le chargement des dindons lourds, mais il s’est avéré inefficace pour les dindons légers. Il paraît que ces bêtes ne sont pas aussi disciplinées!