Politique 17 novembre 2014

Un « temps d’arrêt » demandé par la Capitale-Nationale

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QUÉBEC — La teneur du pacte fiscal transitoire, dont les grandes lignes ont été dévoilées récemment par le gouvernement Couillard, soulève de vives inquiétudes.

À l’occasion d’une conférence de presse tenue mercredi dernier à Québec, plusieurs organisations ont manifesté leur soutien à SRQ, qui se verra couper les vivres à compter du 31 mars prochain, et dénoncé le démantèlement des institutions de développement régional.

« Si, en ville, des organisations peuvent prendre le relais, en ruralité, ce n’est pas le cas. Et avec les coupes annoncées, on ne pourra conserver ces compétences dans les milieux plus fragiles, ceux qui en auraient le plus besoin », a d’emblée exprimé la présidente de Solidarité rurale du Québec, Claire Bolduc, qui estime que les mesures retenues par le gouvernement compromettent la prospérité de tout le Québec.

Selon elle, les réformes envisagées et celles qui ont déjà été rendues publiques auront des conséquences majeures sur le développement et la vitalité des régions. « Présentement, ce sont 30 ans d’efforts de développement local et régional qui risquent de s’écrouler. Peut-on s’asseoir et réfléchir un peu à l’impact de tout cela dans les milieux ruraux? Peut-on imaginer une action différenciée selon les territoires? » a demandé la présidente.

« J’aimerais que [le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire] M. Moreau vienne nous rencontrer. On mérite d’avoir au moins le droit à cette conversation-là! » a poursuivi le président de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, exposant quelques exemples des retombées positives liées entre autres à l’action des conférences régionales des élus et des centres locaux de développement en région.

Pour sa part, le représentant du Réseau des conférences régionales des élus du Québec, Maurice Sénécal, a parlé de « défaire pour refaire ». « Le ministre n’a consulté personne et encore moins laissé le soin aux régions de décider de leur propre sort, de dessiner leur nouveau modèle de gouvernance, adapté à leurs particularités. […] Il a plutôt décidé à notre place », a-t-il scandé.

Tour à tour, les participants ont dénoncé le « climat d’austérité » mis en place par le gouvernement et son « manque de vision », la « menace à la création d’emplois » et le « musellement des gens qui vivent en région ». Craignant une « reprise des guerres de clocher », certains ont fait valoir la nécessité de maintenir des lieux de concertation et de favoriser une démocratie participative.

Une plateforme Web

Citoyens et organismes ont par ailleurs été invités à se joindre à la coalition afin de soutenir sa démarche. En collaboration avec la région de Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, SRQ a procédé à la mise en ligne de la plateforme Web www.TouchePasAMesRegions.ca. « Nous pourrons ainsi tous montrer notre appui au mouvement de contestation », a indiqué Claire Bolduc.