Politique 5 septembre 2014

La fin de deux solitudes?

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Le monde agricole et les «urbains» devront apprendre à cohabiter dans le Québec de demain.

« Ce qu’on propose, c’est la fin de deux solitudes. Il est possible d’occuper le territoire sans déstructurer l’agriculture », a résumé le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard.

Il a tenu ces propos, jeudi, lors de la quatrième journée de consultations sur le projet de loi 34 touchant l’occupation et la vitalité des territoires. La question se pose en des termes on ne peut plus clairs : comment les ruraux et les urbains parviendront-ils à occuper le territoire dans 10 ans?
Or, ils sont nombreux à craindre que les promoteurs résidentiels continuent d’empiéter sur les bonnes terres agricoles pour rapetisser davantage l’espace vert réservé à la production maraîchère et animale.

La menace est réelle. Cependant, dans l’esprit du président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, la vitalité des territoires québécois doit passer par une agriculture forte.

Appelé à défendre le mémoire du syndicat des producteurs agricoles, jeudi, à Québec, devant un parterre de parlementaires attentifs et intéressés, il a insisté sur l’importance et le rôle que peut jouer – et que souhaite jouer – l’organisation qu’il représente.

« Nous convions le gouvernement du Québec à travailler avec nous pour trouver des solutions et pour le développement de notre secteur d’activités. Nous voulons participer, nous voulons être là », a insisté Marcel Groleau.

Il a rappelé que le Québec a la chance d’avoir dans ses terres une industrie agroalimentaire prête à proposer des idées. « Nous avons de nombreuses ressources, nous avons l’eau, nous avons un territoire propre, et il s’agit de bien exploiter ce potentiel. Il faut qu’on perçoive l’agriculture comme un intervenant de premier plan », a encore plaidé le président de l’UPA. Il croit que l’État devrait encourager davantage les initiatives des producteurs en identifiant clairement les pôles de développement où des projets en agro-tourisme seraient davantage mis en valeur.

Le député péquiste de Roberval, Denis Trottier, qui siège sur la Commission de l’aménagement du territoire, n’est pas resté insensible aux propos tenus par Marcel Groleau. « Les agriculteurs ont travaillé à force de bras et à la sueur de leur front, à creuser des puits à la petite pelle au cours des années 1930. Mais quand on voit le sort qui leur est réservé, je trouve ça choquant ! », a déploré le député.