À coeur ouvert 13 décembre 2017

Quand on prend un p’tit coup, on modère ses transports

L’été dernier, une de nos collègues travailleuse de rang a été victime d’un grave accident de la route. Sa vie de même que celle de sa famille ont été bouleversées tragiquement en l’espace d’une minute. Le conducteur de l’autre véhicule a été accusé de conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort.

La conduite en état d’ivresse est fermement condamnée par la société, particulièrement en cas de récidive. Pourtant, même s’il existe un fort consensus social contre la conduite avec facultés affaiblies, prendre le volant après avoir consommé de l’alcool est encore une pratique courante. Celle-ci serait même en hausse, selon la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Les bottines ne suivent pas toujours les babines… La majorité des infractions et des
accidents liés à la conduite avec facultés affaiblies sont commis par monsieur et madame Tout-le-Monde. Au Québec, chaque année, on dénombre environ 15 000 sanctions pour conduite avec facultés affaiblies. Dans plus de 80 % des cas, il s’agit d’une première infraction. C’est en milieu rural que les accidents avec facultés affaiblies sont les plus fréquents.

À coeur ouvertEn outre, on peut avoir les facultés affaiblies bien avant que le taux d’alcool dans son sang (alcoolémie) atteigne 0,08. Même sous cette limite légale de 0,08, votre capacité d’attention est diminuée, votre temps de réaction est plus lent, votre coordination est affectée et votre capacité de réagir aux imprévus est réduite. De plus, divers facteurs tels que la fatigue, le stress ou la prise de médicaments peuvent amplifier ces effets de l’alcool. D’ailleurs, vous pouvez être arrêté si votre capacité de conduire est affaiblie par l’alcool, et ce, même si votre taux d’alcoolémie est inférieur à 0,08.

Le temps des Fêtes

La période des Fêtes est particulièrement propice à la consommation d’alcool. Prenons l’exemple de Jules et Juliette. Ils ont eu une grosse semaine et veulent se changer les idées. Juliette trouve le punch de Noël bien bon et Jules ne compte pas les bières. Au moment du départ, Juliette, un peu pompette, dit à Jules : « C’est sûr que je ne suis pas en état de conduire! Toi, es-tu correct? » Il lui répond : « Oui, oui, j’ai juste pris une couple de bières. En plus, ça doit faire une heure que j’ai rien pris et je viens de boire une Monster. On n’habite pas loin et je vais prendre le p’tit chemin. On ne rencontrera personne. »

Nous pourrions répondre à Jules que boire des boissons énergisantes ou un pot de café fort, ça ne fait pas diminuer le taux d’alcoolémie. Seul le temps permet de dégriser. Et attention! Le taux d’alcool dans le sang atteint son maximum une heure après le dernier verre. Même si l’on a moins de chances de croiser des policiers en prenant des routes secondaires, ça ne diminue pas le risque d’accident. Sachez d’ailleurs qu’un grand nombre d’accidents ont lieu près de la maison.

Plutôt que de prendre le risque de conduire avec les facultés affaiblies, Jules et Juliette auraient dû prévoir une solution de rechange : désigner un conducteur pour la soirée, appeler un membre de la famille, un taxi ou un service de raccompagnement.

Les conséquences d’avoir pris le volant avec un verre de trop sont nombreuses : suspension immédiate du permis de conduire pour 90 jours, casier judiciaire, perte du permis pour un an, frais de 6 000 $ minimum, etc. Mais la conséquence la plus dramatique demeure bien sûr de mettre sa vie et celle des autres en danger.