Actualités 23 octobre 2017

Les matières résiduelles fertilisantes dans les champs agricoles

Les matières résiduelles fertilisantes (MRF) peuvent fertiliser, amender ou chauler les sols. Complémentaires aux fumiers, elles sont un choix environnemental et économique.

Leur usage peut être multiple : épandage sur sols agricoles et sylvicoles, compostage et fabrication de terreaux, végétalisation de lieux dégradés et combustion pour l’énergie. En 2015, 72 % des MRF recyclées l’ont été en agriculture, dans 6 % des fermes au Québec.

Les MRF recyclées sont les suivantes :

  • biosolides de papetières;
  • biosolides municipaux (usines d’épuration des eaux usées en station mécanisée, étangs et fosses septiques);
  • composts;
  • cendres et ACM – amendements calciques et magnésiens (cendres, poussières de cimenteries, etc.);
  • résidus de désencrage chaulants;
  • autres MRF et mélanges;
  • biosolides et résidus agroalimentaires.

Vertus des MRF

Selon le type de MRF, on peut améliorer la structure du sol et sa teneur en éléments fertilisants et en matière organique, favoriser la croissance des micro-organismes et obtenir le pH optimal pour les cultures. Les MRF améliorent également la capacité de rétention d’eau et l’aération du sol. Elles peuvent combler une partie des besoins en azote (N), phosphore (P) et potassium (K) et en oligo-éléments. La disponibilité de ceux-ci dépend du type de MRF et sa caractérisation doit respecter les critères et les normes de valorisation au Québec du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), qui encadre l’utilisation de ces matières.

L’utilisation des MRF permet d’économiser sur les intrants tout en augmentant sa productivité. L’analyse de sol permet de fournir les renseignements nécessaires afin de bien choisir le type de MRF pour :

  • apporter des éléments fertilisants;
  • augmenter la teneur en matière organique;
  • corriger l’acidité du sol.

Un agronome connaissant les MRF saura vous guider dans le choix de celles qui sont appropriées pour votre sol et vos cultures.

Le bon choix de MRF pour bien travailler le sol

L’usage des MRF et la dose d’épandage varient en fonction de la culture, de ses paramètres physico-chimiques et microbiologiques, et des caractéristiques du sol récepteur à corriger.

Biosolides papetiers : apport en N-P-K assez équilibré et en matière organique au sol.

Biosolides municipaux : riches en éléments fertilisants.

Résidus de désencrage chaulants : riches en matière organique. Pouvoir neutralisant élevé qui permet de corriger le pH du sol. Rapport carbone sur azote élevé avec immobilisation de l’azote du sol.

Cendres et ACM : pouvoir neutralisant élevé.

Biosolides agroalimentaires : valeur fertilisante très variable selon l’origine.

Isabelle Giguère, agr., chargée de projet, Englobe Corp.