Actualités 26 juillet 2017

Combattre les parasites intestinaux avec des fourrages

Le développement de résistance des nématodes intestinaux aux traitements vétérinaires par les anthelminthiques (c.-à-d. les vermifuges) est de plus en plus problématique pour la santé et la productivité des animaux au pâturage.

Pour cette raison, les producteurs agricoles cherchent des solutions pour prévenir le parasitisme. L’une de celles-ci est l’implantation de fourrages riches en tanins condensés ou en lactones sesquiterpènes (TCLS) dans les pâturages. Ces fourrages permettent de réduire le parasitisme chez les ruminants tout en équilibrant leur ration en protéines non dégradables, donc de faire d’une pierre deux coups.

À la suite d’une concertation entre des agronomes de différentes tables sectorielles du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), des producteurs, des vétérinaires et des chercheurs, un projet de recherche a été mis sur pied en 2016. La survie à l’hiver, les rendements et la valeur nutritive des fourrages seront comparés entre différents cultivars riches en TCLS. Ces cultivars sont la chicorée (commune), le sainfoin (cv. Mountainview), le lotier (cv. AC Langille, Bruce et Exact) et la luzerne à pâturage (cv. CRS 1001) comme témoin.

Des parcelles expérimentales ont été établies dans quatre régions au Québec : Sainte-Anne-de-Bellevue (Montréal), Québec (Capitale-Nationale), La Pocatière (Bas-Saint-Laurent) et Normandin (Saguenay‒Lac-Saint-Jean).

Les résultats préliminaires de l’année d’implantation (2016) suggèrent que la chicorée a un excellent potentiel de rendement. Cependant, la survie à l’hiver de la chicorée au site de Sainte-Anne-de-Bellevue a été faible l’hiver dernier, tout comme celle du sainfoin, alors que ces deux espèces ont bien survécu aux trois autres sites.

Pour en savoir plus, une revue de littérature sur « l’utilisation de tanins dans l’alimentation ovine pour prévenir le parasitisme » est disponible sur Agri-Réseau. Une prochaine chronique portera sur les rendements et la valeur nutritive des fourrages pour l’année 2017.

Caroline Halde et Marihouma Koné, Université Laval, Québec