Dans le cas de grandes surfaces en culture fourragère, Huguette Martel recommande de commencer la fauche un peu avant le stade de croissance optimal, question de réussir à tout faire à temps. Crédit photo: Huguette Martel, MAPAQ-Estrie

Dans le cas de grandes surfaces en culture fourragère, Huguette Martel recommande de commencer la fauche un peu avant le stade de croissance optimal, question de réussir à tout faire à temps. Crédit photo: Huguette Martel, MAPAQ-Estrie

Actualités 21 juin 2017

Quelques conseils pour une bonne régie de coupe

Audrey Desrochers

Collaboration spéciale

Choix des espèces, dates et fréquence de fauche, conditions climatiques… Plusieurs facteurs influencent le rendement et la qualité des fourrages. C’est pourquoi il est important d’avoir une régie de coupe des prairies adaptée à ses besoins.

« À la base même d’une bonne régie de coupe, il y a le choix des espèces », indique Huguette Martel, agronome et conseillère en plantes fourragères au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

Par exemple, dit-elle, un producteur en régie intensive qui veut avant tout un fourrage de qualité pourrait opter pour une prairie de luzerne-dactyle. Quelqu’un en régie de fauche moins fréquente devrait implanter des espèces comme le mil, qui supporte moins les fauches répétitives.  

Le choix des espèces influencera la date de la première fauche. Déterminer cette fameuse date, toutefois, n’est pas une mince tâche, selon Mme Martel.

Pour un fourrage de qualité, il faudra faucher tôt. La conseillère parle du stade bouton pour la luzerne et du début de l’épiaison pour les graminées.

« Toutefois, quand on fauche tôt, on fait un compromis sur le rendement, prévient-elle. En plus, comme un fourrage de qualité sera plus appétent, la consommation volontaire sera plus élevée et les réserves vont baisser vite dans le silo! »

Selon Huguette Martel, les producteurs laitiers qui veulent optimiser les performances de leurs bêtes doivent être prêts à faire ce genre de compromis.

Attention à la fauche automnale

Une fauche supplémentaire à l’automne permet un meilleur rendement pour l’année en cours. La saison suivante, cependant, le rendement en souffrira.

« C’est encore une question de compromis, souligne Huguette Martel. Si mes luzernes ne sont pas tout à fait prêtes à passer l’hiver, mais que je vais manquer de fourrages, je n’aurai pas le choix de faire une fauche automnale. »

Pour diminuer le taux de mortalité et favoriser le regain, les études recommandent un intervalle d’au moins 500 degrés-jours entre la dernière coupe estivale et la coupe automnale.

« Beaucoup de producteurs ne connaissent pas cette façon de faire », mentionne la conseillère, qui propose de visiter le site Web d’Agrométéo pour découvrir des outils qui peuvent aider à optimiser la régie de coupe.

Un nouvel outil d’aide à la décision

Un autre outil pour prédire les dates de fauche et la qualité des fourrages devrait voir le jour cette année. Développé au Wisconsin et adapté récemment aux conditions québécoises, cet outil d’aide à la décision définit les courbes de croissance en fonction d’un mélange luzerne-graminées.

« Le producteur ou le conseiller n’aura qu’à entrer trois données spécifiques au champ pour avoir les résultats », affirme Huguette Martel, qui assure que l’outil sera facile d’utilisation.