Actualités 23 mars 2017

Quand la mobilisation se traduit par la réduction de pesticides

En 2015, Gestrie-Sol et Nature-Action Québec se sont lancé comme défi d’améliorer la biodiversité du bassin versant du ruisseau Brandy, situé dans la plus grande plaine agricole de la région de Granby.

Ce projet allait exiger la réalisation d’aménagements et une adaptation des pratiques. Heureusement, les producteurs ciblés avaient tous à cœur la protection de la faune et de la flore locale.

En deux ans seulement (2016-2017), 32 entreprises agricoles ont adhéré au projet collectif. En 2016, sept se sont portées volontaires pour passer à l’action et ont aménagé sur leurs terres un total de 8,7 km de bandes riveraines, de haies brise-vent et d’îlots boisés en y plantant plus de 8 000 végétaux indigènes.

La protection des pollinisateurs a teinté toutes ces actions. Les végétaux ont été sélectionnés pour offrir une floraison sur toute la saison et l’application d’insecticides sur les semences a été réduite lorsque le dépistage des insectes du sol le permettait. Ainsi, la première année, les superficies de maïs et de soya sans traitement de semences néonicotinoïdes sont passées de 14 à 36 % dans les entreprises que l’on a accompagnées. En y ajoutant les champs de foin, 72 % des superficies comportaient des semences sans insecticides.

Attirer les ennemis naturels

Les études démontrent que la diversité des végétaux attire des ennemis naturels des ravageurs des cultures. On s’attend donc à observer une diminution graduelle du puceron du soya ou de la pyrale du maïs sur le territoire grâce à l’amélioration de l’habitat de la coccinelle et des guêpes parasitoïdes.

L’approche par bassin versant bénéficie aux cours d’eau et à la biodiversité par le contrôle de l’érosion et la plantation de végétaux, c’est connu. Mais voilà que l’expertise agronomique en phytoprotection et la mobilisation d’une communauté peuvent mener à la réduction de pesticides, et ce, sans réglementation.

Communiquez avec un club-conseil près de chez vous pour obtenir de l’accompagnement agronomique financé jusqu’à 90 %.

Isabelle Martineau, agr., Gestrie-Sol