Économie 23 mars 2017

La marijuana québécoise en bourse

Au Québec, le seul producteur de marijuana médicale approuvée par Santé Canada, Hydropothecary, a fait son entrée en bourse le 21 mars.

C’est sous le symbole THCX que la société a fait son entrée à la Bourse de croissance de Toronto, le marché financier à capital de risque public du Canada.

L’entreprise, qui cultive actuellement 42 000 pi2 de marijuana, a également annoncé qu’elle se développait avec l’ajout d’un bâtiment de 250 000 pi2 contenant des serres, des laboratoires et des entrepôts.

Subséquemment, Hydropothecary est en processus de demande d’augmentation de son quota de production et de ventes auprès de Santé Canada. Elle envisage de produire 250 kg de marijuana par mois à partir d’avril 2017.

Hydropothecary a annoncé l’ajout d’un bâtiment de 250 000 pi2 contenant des serres, des laboratoires et des entrepôts. Crédit photo: Gracieuseté d’Hydropothecary
Hydropothecary a annoncé l’ajout d’un bâtiment de 250 000 pi2 contenant des serres, des laboratoires et des entrepôts. Crédit photo: Gracieuseté d’Hydropothecary

Les producteurs autorisés se préparent

Selon une étude menée par la firme Deloitte, la production de marijuana estimée pour le marché récréatif serait de 600 000 kg par année. « C’est une importante augmentation par rapport à ce que le secteur de la marijuana à des fins médicales est actuellement en mesure de produire », a relevé l’étude.

Pourtant, l’abondance d’annonces de développement illustre à quel point les 38 producteurs autorisés se préparent bel et bien à la légalisation de la drogue.

L’annonce d’Hydropothecary survient quelques jours après celle du producteur albertain Aurora Cannabis, qui compte agrandir ses installations. Cette entreprise exploite un établissement de production de 55 200 pi2 à la fine pointe de la technologie et est en phase de construction d’une infrastructure de 800 000 pi2 à l’aéroport international d’Edmonton.

Aurora Cannabis vient également d’acheter Peloton Pharmaceutiques inc., dont les installations de production de cannabis de 40 000 pi2 sont basées à Pointe-Claire. Cette compétition à venir n’effraie pas le cofondateur d’Hydropothecary, Adam Miron. « Aurora Pointe-Claire est encore en phase d’application et n’a pas de licence de production ni de ventes à son actif », a-t-il mentionné. Le permis de production québécois de l’entreprise albertaine est néanmoins attendu pour l’été 2017.

Un projet de loi sous peu?

Rappelons la promesse du gouvernement Trudeau de présenter au Parlement un projet de loi qui prévoit la légalisation du cannabis au printemps 2017. Santé Canada ne confirme toutefois pas le respect de cet échéancier. « On est encore en train d’étudier le rapport d’un groupe de travail déposé en décembre 2016. On ne peut pas s’avancer sur le futur », a expliqué le porte-parole du ministère de la Santé.

Bill Blair, le secrétaire parlementaire de la ministre de la Justice et ancien chef de police de la Ville de Toronto, a entamé une tournée pancanadienne en février pour discuter avec la population de la légalisation et de la réglementation du cannabis. L’objectif : « Mieux étayer le travail à venir du gouvernement », a indiqué le ministère de la Justice par voie de communiqué.