Économie 10 janvier 2017

Un dollar faible pourrait sauver la mise

Selon Jean-Philippe Gervais, économiste en chef à Financement agricole Canada (FAC), le facteur qui pourrait avoir le plus d’incidence sur la rentabilité des fermes en 2017 est la valeur du huard.

Et bonne nouvelle, celle-ci devrait demeurer autour de 0,75 $ US tout au long de l’année, prévoit l’économiste. C’est nettement sous sa valeur moyenne de 0,88 $ US des cinq dernières années.

« Ça sauve un peu la mise des agriculteurs, analyse M. Gervais. En effet, l’augmentation de la production dans plusieurs secteurs agricoles, tant au Canada qu’aux États-Unis, a mis une pression baissière sur les prix. Or, la devise canadienne plus faible a un impact positif sur les prix qu’obtiennent les agriculteurs d’ici. Ils pourront vendre plus facilement leur production sur le marché américain. »

Attention aux taux d’intérêt

Tout n’est pas rose, cependant. Jean-Philippe Gervais prédit une légère hausse des taux d’intérêt au Canada, reliée notamment à l’augmentation de ceux des États-Unis. Cette hausse est anticipée par les analystes depuis cinq ans. Sans garantir que cela se concrétisera en 2017, Jean-Philippe Gervais conseille aux agriculteurs d’être proactifs et de se préparer à une possible hausse des taux.

« Les producteurs ne doivent pas attendre de lire dans les journaux que les taux ont augmenté pour agir. Ils doivent évaluer différents scénarios associés à leurs plans d’investissement et au financement de leur dette afin d’éviter les “j’aurais dû”. Par exemple, est-ce que le producteur continue d’emprunter à taux variable ou s’il ne serait pas mieux de sécuriser une portion de son emprunt avec un taux fixe à plus long terme? » illustre M. Gervais.

Dans la même veine, il ajoute qu’un changement dans les habitudes d’achat de la Chine ou dans l’appareil administratif américain avec l’arrivée de Donald Trump pourrait rendre les marchés nerveux et plus volatils. Des opportunités se créeront et le producteur devra être prêt à les saisir rapidement. « Je le répète : toutes les fermes doivent avoir un plan », résume M. Gervais.